Jean-Marc Stehlé

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* 1.5.1941 Genève. ∞ Emmanuelle Ramu, comédienne.

Après des études aux Arts décoratifs de Genève, S. élabore de premiers décors en 1963 dans le cadre de l’Atelier Don Sapristi, à la →Maison des jeunes et de la culture de Saint-Gervais, pour Sur la grand-route de Tchekhov que met en scène →Armen Godel et Fantasio de Musset présenté par →Marcel Robert. Durant l’été 1963, il conçoit le décor de Coquin de coq d’O’Casey au Théâtre grec de l’École internationale pour →Philippe Mentha, qui apprécie ses décors au baroque protestant, inventifs dans la simplicité dont les effets portent. Il rejoint la troupe du →Théâtre de Carouge, aménage la scène et signe là les décors pour Henri IV de Pirandello (1963), L’Ingénieux Sancho Pança de Louis Gaulis (10.5.1964), Schweyk dans la Seconde Guerre mondiale de →Bertolt Brecht (1964), réalisés par →François Simon; sous la direction de Mentha, il prépare Les Petits Bourgeois de Gorki et La Tempête de Shakespeare (1964) puis Arden de Faversham (1966); avec →Marc Fayolle, il s’occupe de Rosaura de Goldoni et d’Histoire de nuit d’O’Casey (1966). En 1967, la troupe est privée de son lieu et il exécute décors et costumes pour Cœur ardent d’Ostrovski qu’elle produit avec le →Centre Dramatique Romand au →Théâtre Municipal de Lausanne, où il travaille de même sous la direction de →Charles Apothéloz aux reprises pour des tournées internationales de Monsieur Bonhomme et les Incendiaires de →Max Frisch et de Capitaine Karagheuz de →Louis Gaulis. Il y collabore aussi avec Roger Blin pour Les Charognards de Robert Weingarten (14.3.1968). Avec la seule équipe du Théâtre de Carouge, il fait le décor de Biographie de Frisch que met en scène Philippe Mentha à la Comédie de Genève (8.5.1968), puis organise son installation au →Théâtre Pitoëff. Il scénographie là La Serrana de José Herrera Petere à laquelle il participe aussi comme comédien (3.1.1969) et Le Grognon de Goldoni (1969), deux mises en scène de Mentha, La Paix d’Aristophane montée par →Guillaume Chenevière (1970) et La Poule d’eau de Witkiewicz créée en français par François Simon (9.2.1971). Comédien, il est irrésistible en Tirribuyenborg dans Le Jardin aux betteraves de Dubillard que monte Philippe Mentha (1970), pour qui il travaille aux décors et aux costumes de Naïves hirondelles du même auteur dans la nouvelle salle du Théâtre de Carouge-Atelier de Genève (1972), et avec le →Nouveau Théâtre de Poche de Genève pour Les Amours de Don Perlimplin de García Lorca (1973), L’Anniversaire de Pinter (1977) et Parfum de fleurs de James Saunders (1978). Dans l’intervalle, il passe deux ou trois ans au Chili. Il est ensuite l’un des principaux collaborateurs de la transformation de l’usine à gaz désaffectée à Renens qui devient le →Théâtre Kléber-Méleau, inauguré (2.9.1979) avec Les Trois Sœurs de Tchekhov dont il dessine alors les décors et les costumes comme pour la plupart des spectacles montés par Mentha dans ce lieu jusqu’en 1982. Il y incarne aussi des personnages puissants dans l’isolement, dans lesquels il impose sa grande stature sèche où domine un regard bleu perçant qui tutoie l’infini. Il est Orgon dans Tartuffe de Molière (1979/80), le duc Orsino dans La Nuit des Rois de Shakespeare (1980), Canciano dans Les Rustres de Goldoni (1981), Philinte dans Le Misanthrope de Molière (1982). Dès 1982, il travaille surtout pour →Benno Besson qui vient de reprendre la direction de la →Comédie de Genève. Pour lui il déploie des scénographies fluides et pleines de trouvailles, dont les volumes de tissus machinés changent à vue l’espace en un clin d’œil, ouvrant à des mondes magiques, féeriques notamment dans L’Oiseau vert de Carlo Gozzi (1982), Hamlet de Shakespeare (1983), Le Médecin malgré lui de Molière (1985), Le Dragon d’Evguéni Schwartz (1985), Lapin Lapin créé au Théâtre de la Ville à Paris (14.1.1986) et Le Théâtre de verdure à la Comédie (19.1.1988), deux pièces de Coline Serreau. Il réalise aussi pour Besson au →Grand Théâtre de Genève décors et costumes de La Flûte enchantée (1987/88) et, pour →Matthias Langhoff, ceux de Don Giovanni, de Mozart (1991). Il monte alors avec Sami Frey Je me souviens de Georges Perec, d’abord au Festival d’Avignon, à Bobigny puis à la Comédie (1988). Il poursuit sa fructueuse collaboration avec Benno Besson, conçoit décors et costumes pour Jonas und sein Veteran de Max Frisch au →Schauspielhaus de Zurich (19.10.1989), créé sur la même scène en français le lendemain, avant d’être donné au →Théâtre Vidy-Lausanne, où il dessine aussi ceux pour Mille francs de récompense de Victor Hugo (1990), puis pour Cœur ardent d’Ostrovski où il joue Gradoboev (1992). Il participe aussi à la création de Quisaitout et Grobêta de Coline Serreau au Théâtre national de Bretagne (TnB) à Rennes (16.3.1993), travaille en Allemagne, en Italie, en Autriche, en Finlande à de nouvelles versions des spectacles de Besson, et prépare encore avec lui au Théâtre Vidy-Lausanne l’étrange mélange de L’École des maris de Molière avec Les Poubelles Boys (1997), puis Mangeront-ils ? de Victor Hugo (2002) et au Cado d’Orléans Le Roi-Cerf de Carlo Gozzi (1997-2000). En parallèle, au cours des années nonante, il collabore avec Matthias Langhoff, notamment à l’Opéra de Francfort, pour Simon Boccanegra de Verdi (1993). Il joue aussi pour Langhoff, au TnB de Rennes, Ephraïm Cabot dans Désir sous les ormes d’O’Neill (1992), le rôle-titre dans Philoctète de Heiner Müller (1994/95) et celui du Bourgmestre dans L’Inspecteur général de Gogol (1999); au Théâtre de la Ville à Paris, il est aussi le médecin Tcheboutykine dans Les Trois Sœurs de Tchekhov (1994) et le Voyageur dans l’Île du Salut, rapport 55 sur la colonie pénitentiaire d’après Kafka dont il signe décor et costumes (1996). Il prépare aussi ceux de La Flûte enchantée de Mozart montée par François Roussillon à l’Opéra Garnier (2000), puis plusieurs décors en collaboration avec Antoine Fontaine, notamment à l’Opéra de Paris pour Il Barbiere di Siviglia de Rossini que met en scène Coline Serreau (2002-05). En 2005, il scénographie Les Grelots du fou de Pirandello que met en scène →Claude Stratz avec la troupe de la Comédie-Française, au Vieux-Colombier. Pour le cinéma, il est responsable des décors de Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux? (1981) et Romuald et Juliette (1990) de Coline Serreau, de Derborence réalisé d’après →Charles Ferdinand Ramuz par Francis Reusser (1985). Il joue dans plusieurs films, notamment Hector, avec Bruno Ganz, dans Polenta adapté d’une nouvelle de Jean-Marc Lovay et tourné par Maya Simon (1982), l’Aubergiste dans La Reine Margot d’après Dumas que signe Patrice Chéreau (1994), Blanchet dans Chaos de Coline Serreau (2001), le père d’Adolphe dans Adolphe d’après Benjamin Constant, que réalise Benoît Jacquot (2002), le Professeur Kopolski dans Bon voyage de Jean-Paul Rappeneau (2003). Il a reçu le Molière du meilleur décor et celui des meilleurs costumes pour Quisaitout et Grobêta de Coline Serreau (1996), obtenant les mêmes récompenses pour Le Roi-Cerf de Carlo Gozzi (1998), deux mises en scène de Benno Besson, puis celui du décor pour Rêver peut-être (3.11.1998) et à nouveau pour L’Enfant Do (10.9.2002) de Jean-Claude Grumberg qu’il conçoit pour Jean-Michel Ribes, au Théâtre du Rond-Point à Paris.



Autor: Joël Aguet



Bibliografische Angaben zu diesem Artikel:

Aguet, Joël: Jean-Marc Stehlé, in: Kotte, Andreas (Hg.): Theaterlexikon der Schweiz, Chronos Verlag Zürich 2005, Band 3, S. 1739–1740, mit Abbildung auf S. 1739.

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