Nouveau Théâtre de Poche, Genève GE

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Petite salle de production et d’accueil

Inauguré le 18 mars 1948, le premier →Théâtre de Poche de Genève est installé dans un appartement, au premier étage d’une ancienne maison de la Grand-Rue au cœur de la Cité de Genève. De dimensions très réduites, ce théâtre privé est fondé par l’éditeur →Paul Fabien Perret-Gentil qui en confie la direction à sa fille, →Fabienne Faby. Après un premier spectacle joué cinquante-cinq fois, La Putain respectueuse de Sartre que met en scène Henri Giquel, le répertoire reste surtout composé de vaudevilles signés Labiche, Feydeau ou Courteline, de pièces légères de Roger Ferdinand, Jacques Deval, Steve Passeur ou André Roussin, et de comédies anglo-saxonnes. Les saisons comptent alors généralement quatre à cinq spectacles, dont quelques-uns se retrouvent programmés au →Théâtre du Petit-Chêne à Lausanne, fondé aussi par Perret-Gentil et dirigé par sa femme →Marcelle de Kenzac (1953-59). À Genève, un groupe de comédiens se rassemble autour de →William Jacques et Fabienne Faby, notamment Marthe Allasia, →Germaine Tournier, →Maurice Aufair, Pierre Bara, →Alexandre Blanc, →André Faure, →Adrien Nicati, →Serge Nicoloff, →François Simon, →Michel Viala, →Jean Vigny. La plupart des spectacles sont dirigés par Giquel (1948-49), puis par William Jacques (1949-56) et enfin par Fabienne Faby (1956-61). →Walter Bodjol signe les décors des dix premières années. L’immeuble étant voué à une complète restauration, la petite salle ferme en juin 1961. Après avoir trouvé, pratiquement en face de l’ancien, un nouveau lieu au rez-de-chaussée de la rue du Cheval-Blanc, et commencé à l’aménager, Perret-Gentil remet la salle et vend l’enseigne à →Richard Vachoux. Peu désireux de continuer sur le mode d’exploitation du théâtre privé, Vachoux obtient un soutien de la Ville de Genève qui lui permet d’ouvrir le Nouveau Théâtre de Poche (NTP), le 16 mars 1962, en programmant des textes d’un intérêt littéraire plus soutenu. Sous la direction de Richard Vachoux (1962-75), les saisons se composent de cinq productions en moyenne, combinant des classiques, des spectacles poétiques et des pièces de l’avant-garde des années cinquante et soixante (Ionesco, Gombrowicz, Audiberti, Obaldia, Mrożek, Pinter). Il crée notamment en français La Métaphysique d’un veau à deux têtes de Witkiewicz (30.10.1970). Il signe la majeure partie des mises en scène et en confie aussi à →Gérard Carrat ou à Serge Nicoloff. Il présente des auteurs suisses comme →Max Frisch, →Friedrich Dürrenmatt ou le Genevois Bernard Falciola. Parmi les comédiens, on remarque fréquemment →Leyla Aubert, →Josette Chanel, →Monique Mani, →Georges Milhaud, Jean-Pierre Moriaud, Carrat et Nicoloff. Lorsque Vachoux est nommé à la Comédie, Gérard Carrat lui succède à la tête du NTP (1975-84), inscrivant plusieurs auteurs suisses à son répertoire comme Falciola, Michel Viala, →Jacques Probst, →Bernard Bengloan, Denise Gouverneur. En 1979, le NTP et la →Comédie de Genève sont placés sous l’autorité juridique de la Fondation d’art dramatique (FAD). Le bâtiment qui abrite le NTP subit ensuite d’importants travaux de rénovation (1981-84) et son activité théâtrale se déroule durant cette période au →Théâtre Pitoëff. Nommée à la direction par la FAD, →Martine Paschoud (1984-96) investit l’espace rénové du NTP et présente six à huit spectacles en production ou coproduction par saison. Elle présente divers textes classiques, principalement du siècle des Lumières, et une importante majorité d’auteurs contemporains, notamment ceux de la dramaturgie germanophone. Elle crée ainsi en français Visages connus, sentiments mêlés de Botho Strauss (1.3.1988), Cendrillon de →Robert Walser (5.11.1991), L’Heure bleue ou la Nuit des pirates de →Matthias Zschokke (15.1.1993) et L’Ambassadeur de →Thomas Hürlimann (10.1.1995). Parmi les metteurs en scène réguliers de cette période, →Hervé Loichemol met en scène Sarcasmes (1986) et Feu Voltaire (11.5.1993), deux pièces d’→Yves Laplace. Nommé directeur avec Maryvonne Joris comme administratrice (1996-2003), →Philippe Morand programme quasi exclusivement des dramaturges francophones contemporains, souvent en création. Il crée ainsi La Seconde Chute de →Sylviane Dupuis (9.9.1996), Le Théâtre des ­mouches d’Anne-Lou Steininger (24.3.1998), Dames et demoiselles autour du professeur Amiel de →Michel Beretti (7.9.1999), Un cerf-volant sur l’avant-bras de Jean Cagnard (20.2.2002). Durant ce mandat, →Anne Vouilloz et →Joseph Voeffray créent La Coupure du monde et Nous ne sommes pas des anges, diptyque de →Philippe Lüscher (10.3.2000) et, de même, →Denis Maillefer réalise Je suis le mari de *** d’Antoine Jaccoud (8.2.2001). Scènes magazine publie de 1996 à 2003 un dossier tiré à part, pour chaque spectacle programmé au NTP. En 2003, →Françoise Courvoisier est nommée à la tête du NTP.

Données techniques

1o adresse, Grand-Rue 19. Dimensions de la scène: largeur 2 m. 50, profondeur 3 m. 60, hauteur 2 m. 45. Jauge: 92 places. 2o adresse du théâtre, rue du Cheval-Blanc 7 et adresse de l’administration, rue de la Boulangerie 4. Dimensions de la scène: largeur 5 m. 50 à 6 m. 50, profondeur 7 m., hauteur 4 m. 50 sous passerelle, 6 m. sous gril. Pas de dégagements latéraux.

Bibliographie

  • François Marin et al., Des yeux pour entendre. Le Poche Genève 1984-1996, Genève, 1996.
  • Daniel Jeannet, Histoire de Poche 1948-1998, Genève, 1998.
  • Sophie Bouvet, Répertoire 1948-1998, Genève, 1998.
  • "Théâtre: Le Poche", in Scènes magazine no  112, Genève, 1998.


Autrice: Sophie Bouvet



Source:

Bouvet, Sophie: Nouveau Théâtre de Poche, Genève GE, in: Kotte, Andreas (Ed.): Dictionnaire du théâtre en Suisse, Chronos Verlag Zurich 2005, vol. 2, p. 1329–1330, voir figure p. 1329.