Théâtre Mobile, Genève GE

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Compagnie indépendante de théâtre (1969-91)

Fondée en décembre 1969 par →François Berthet, →Jacques Probst, →Jane Friedrich et →Marcel Robert, à l’occasion du montage de Fin de partie de Beckett au Centre de loisirs de Carouge (1970), le T. explore notamment le théâtre-fête, le théâtre burlesque et iconoclaste, qu’il met au service d’une démarche d’agitation politique (1969-74). Parmi ses membres signalons, entre autres, →Pierre Bauer, René Donzé, Danièle Morsa et →Jean Schlegel. Ne disposant pas de lieu fixe, le T. se distingue par sa capacité à détourner des espaces originaux, comme des parcs publics: Une tempête d’Aimé Césaire au Parc Trembley (1970), ou des cafés: Western, création collective emblématique du travail du T. au Café Pernet-Blanchard de Carouge (6.4.1972). Dans ce contexte s’inscrit aussi le festival libre du Bout-du-monde, organisé notamment avec les →Tréteaux libres, afin de dénoncer la culture officielle, jugée sclérosée, et mettre en évidence la vitalité des expressions de la contre-culture, présenté au Bout-du-monde à Vessy (1971), puis au camping de Meyrin (1972). Lors de la première édition, Marcel Robert monte En attendant Godot de Beckett, au milieu d’un terrain vague. De 1974 à 1976, en l’absence de Robert, les mises en scène sont assumées collectivement, notamment Foutue histoire! à la Maison de quartier de la Jonction (6.2.1974). Remarquons cependant Union Jack (et Bonzo) de Stanley Eveling, adapté et mis en scène par →Christian Robert-Charrue au Café Pernet-Blanchard (5.3.1975) et Hurle Chine! de Tretiakov, réalisé en commun avec les comédiens du →Theater am Neumarkt de Zurich, dirigés par →Horst Zankl, joué dans ce théâtre et à Genève, à la Maison du Faubourg (1975). De retour à Genève en 1977, Marcel Robert met en scène Blanche-Neige (10.5.1977), une création collective présentée lors de l’ouverture du Grand Café du Grütli, le futur →Théâtre du Grütli, où la compagnie s’installe, avant d’être à nouveau itinérante jusqu’en 1985. En 1977, le T. est aussi parmi les fondateurs du →Festival du Bois de la Bâtie. Robert y présente Les Aventures de Tabarin, farces populaires. Sous la conduite de →Jean-Charles Simon en 1979, le T. s’inscrit résolument dans le genre du café-théâtre. Jusqu’en 1987, Simon réalise de grands spectacles du répertoire populaire comme Les Mystères de Paris d’après Eugène Sue (1979), La Tour de Nesles d’Alexandre Dumas (1981), Chantecler de Rostand (1984) et Irma la douce d’Alexandre Breffort et Marguerite Monod à l’ancien Palais des expositions (1986). Il crée aussi des pièces de →Michel Beretti. →Philippe Macasdar réalise aussi Ah Q de Bernard Chartreux et Jean Jourdheuil (1983) et La Forêt d’Ostrovski (1984). Parmi les autres metteurs en scène travaillant pour le T., →Gérard Carrat monte Madame Sans-Gêne de Victorien Sardou au →Théâtre de Vidy (1987) et →Pierre Naftule Le Bossu de Paul Féval à la Salle communale des Eaux-Vives (1988). →Philippe Nicati dirige les dernières productions du T.: Arsenic et vieilles dentelles de Kesselring au →Théâtre Pitoëff en 1989 et, à l’ancienne Société d’instruments de physique (SIP), Au perroquet vert de Schnitzler (1988), Tartarin de Tarascon de Daudet (1990) puis Le Butin de Joe Orton (1991). En 1990, la Ville et l’État de Genève suppriment les subventions accordées au T. depuis 1976.

Bibliographie

  • Anne-Catherine Sutermeister, Sous les pavés, la scène, Bâle-Lausanne, 2000.

Archives

  • Archives de la Ville de Genève.


Auteur: François Marin



Source:

Marin, Françoise:Théâtre Mobile, Genève GE, in: Kotte, Andreas (Ed.): Dictionnaire du théâtre en Suisse, Chronos Verlag Zurich 2005, vol. 3, p. 1927.