Théâtre Saint-Gervais, Genève GE

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Lieu dévolu aux réalisations de compagnies indépendantes de théâtre

Construit par les architectes Lucien Archinard et Jean Zuber, inauguré le 7 décembre 1963, le T. est conçu d’abord dans le cadre d’un centre de loisirs qui, dès 1964, porte le nom de →Maison des jeunes et de la culture de Saint-Gervais (MJC), à l’image des MJC françaises. Il est placé sous l’autorité d’un Conseil de fondation, où les parts du Canton et, surtout, de la Ville sont prépondérantes. La première présidente de ce Conseil est Gabrielle Hahn, cheville ouvrière du projet dès 1949. Son premier directeur est Jacques Rufer (1962-69). Disposant d’une salle de spectacle de 300 places, il fait appel à →François Rochaix et →Marcel Robert pour y animer un atelier théâtral. Sous le nom d’Atelier Don Sapristi, ils présentent Les Cris du silence, mimo­drame de Marcel Robert, et Rochaix réalise notamment ­Beckett, Pirandello (1963) et →Bertolt Brecht (1964), organisant même un Festival Brecht, auquel participe le Berliner Ensemble. En 1965, la compagnie devient professionnelle sous le nom de →Théâtre de l’Atelier, et reste attachée à ce lieu où Rochaix crée en français Le Chant du fantoche lusitanien de Peter Weiss (26.4.1968). D’autres com­pagnies y sont accueillies, comme les →Tréteaux libres qui montent La Machine et Le Blé de →Michel Viala (1967). Dès 1969, la salle projette aussi le travail du groupe Cinéma libre, qui réunit notamment Francis Reusser, Alain Tanner et →Michel Soutter. En 1969, Max Laigneau est nommé à la direction de la MJC. Il souhaite faire retrouver à la MJC sa fonction de centre de loisirs et mettre à disposition de groupes d’amateurs la salle occupée par l’Atelier, qui quitte la MJC en 1972 pour s’associer avec le →Théâtre de Carouge. Des manifestants qui réclament un centre de culture autonome occupent la MJC (15.5.1971). À la suite de ces événements, le Conseil de fondation accepte de partager la gestion de la maison avec les usagers et de faire l’expérience d’une direction collective (1971-82). La MJC ouvre alors largement ses portes à des groupes culturels d’immigrés, notamment l’Association des travailleurs émigrés espagnols en Suisse et les Colonies libres italiennes. Le Théâtre O, groupe expérimental animé par →Michel Barras, en fait le centre de ses activités (1971-77). Il organise notamment le festival Autres choses... (1973) et monte USU Circus en collaboration avec des associations d’immigrés italiens (1976). En juillet 1982, la MJC ferme pour deux ans de travaux de rénovation. Les animateurs Jaime Echanove et Marie-Claude Torelle assurent la poursuite des activités, délocalisées à la Villa du Bout-du-Monde et à l’ancien Palais des expositions où, avec Valérie Gremaud, ils dirigent l’éphémère salle du Théâtre Off. Le troisième animateur, Jacques Boesch, est chargé par la Ville de préparer pendant ce temps la réouverture de la MJC (3.9.1984), qui prend le nom de Théâtre Saint-Gervais. Dès lors, sous l’égide de Janry Varnel, animateur responsable (1984-88), à qui succède André Iten (1988-92) le lieu propose un choix varié de stages et d’expositions notamment dans les domaines de la photographie et des médias électroniques. →Jean-Pierre Aebersold est chargé du secteur théâtre (1984-95). De ces années, on retient notamment la production du Procès de Peter Weiss mis en scène par →Pierre Biner dans une scénographie de →Jean-Claude Maret joué dans un hangar, au bord de l’Arve, à Genève (1987). En 1990, le T., qui dépend du Département des affaires culturelles de la Ville et non plus des affaires sociales, se nomme désormais Saint-Gervais Genève. En 1995, →Philippe Macasdar est nommé directeur artistique. Il met en place des cycles de résidences pour quatre spectacles dont bénéficient notamment la compagnie du Revoir d’→Anne Bisang, l’→Organon de →Simone Audemars, les Basors d’Éveline Murenbeeld, le →Théâtre de l’Esquisse et l’Alakran d’→Oskar Gómez Mata. En 1998/99, le T. collabore à la venue d’Armand Gatti à Genève.

Données techniques

adresse, rue du Temple 5. Dimensions de la scène: ouverture 10 m., profondeur 7 m. 50, avec un proscenium 9 m. 90, hauteur sous les cintres: 5 m. 20. Cadre de scène: ouverture 8 m. 35, hauteur 4 m. 64. Fosse d’orchestre aménageable en proscenium ou en espace de 23 places. Dégagement latéral à cour, petit dégagement à jardin. Arrière-scène variable, minimum 3 m. 10. Nouveaux gradins dès 1997 offrant une jauge de 135 places et 23 places en galerie. La salle de danse au 7e étage est parfois aménagée en lieu de représentation.

Bibliographie

  • Maryvonne Stepczynski-Maître, Saint-Gervais, 30 ans de culture à Genève, Genève, 1993.


Autrice: Christine Klaus



Source:

Klaus, Christine: Théâtre Saint-Gervais, Genève GE, in: Kotte, Andreas (Ed.): Dictionnaire du théâtre en Suisse, Chronos Verlag Zurich 2005, vol. 3, p. 1933–1934.