Théâtre Onze, Lausanne VD

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Compagnie indépendante de théâtre, lieu de formation et petite salle de production (1967-87)

Fondé à Lausanne en novembre 1967 par onze acteurs de l’Atelier de recherches dramatiques que dirigeait →Alain Knapp dans le cadre du →Centre Dramatique Romand, le T. se réduit après quelques jours de travail à ses trois premiers animateurs: →Jacques Gardel, Jacqueline Morlet et Michel Eggel. Continuant leur entraînement, les deux premiers suivent en 1968 un stage donné par Jerzy Grotowski à Aix-en-Provence, et y trouvent une manière de travailler et des formes d’entraînement qu’ils cherchaient pour mieux associer corps et voix comme moyens d’expression. Ils s’installent dès l’automne 1969 avec une nouvelle équipe dans une grande cave qu’ils aménagent à Lausanne. Là, le T. développe un entraînement continu centré sur les potentialités expressives du corps des acteurs et forme un collectif qui plaide pour un théâtre expérimental, provocateur, hors norme et en marge de la production institutionnelle. Aux premières productions, Prométhée mis en scène par Jacques Gardel (1971) et Imagerie ou le Rêve d’Hamlet dirigé par Jacqueline Morlet (1972), succèdent plusieurs réalisations performatives, comme L’Anniversaire de Sylvie, qui dure une nuit entière (1976), Le Voyage sans retour donné en naviguant sur un bateau du lac Léman (1977) et L’Escalier proposé sur les marches du Palais de Rumine, en hommage à Edward Gordon Craig (1980/81). Jacques Gardel dirige notamment Echomort d’après Jakob Wassermann (1978-79) et Mantic Uttaïr ou le Langage des oiseaux (1980). Le T. tourne certains de ses spectacles au Royaume-Uni, en Pologne, en Belgique, aux Pays-Bas et au Danemark. En 1981, Gardel s’en va et fonde l’→ATT. Le T. poursuit ses activités sous l’impulsion de François Fleury et de Jacqueline Morlet, réalisant encore, en collaboration avec l’Orchestre des Rencontres musicales, Didon et Énée de Purcell au →Théâtre Municipal de Lausanne (1982) et Allô Atlantide? à la piscine couverte de Mon-Repos (1983), puis Ubu roi de Jarry en collaboration avec Claude Champion, dans l’usine désaffectée des établissements SIM, à Morges­ (1984). En 1986, Le Temps perdu et retrouvé. Ultimatum-final propose diverses réminiscences des réalisations ayant jalonné le parcours du groupe et la vente aux enchères des objets appartenant au collectif. Le T. se dissout en mars 1987. Jacqueline Morlet conserve l’administration du lieu, qu’elle transforme en cabaret sous l’enseigne de Théâtr’Onze, puis en cave à jazz en y joignant le nom de Pianissimo.

Données techniques

adresse, rue des Deux-Marchés 11. Cave voûtée. Dimensions de la salle, sans la scène amo­vible: 12 m. 40 sur 8 m., hauteur maximale 3 m. 50. La jauge se situe autour des 50 places.

Bibliographie

  • Anne-Catherine Sutermeister, Sous les pavés, la scène, Bâle-Lausanne, 2000.


Auteur: François Marin



Source:

Marin, François: Théâtre Onze, Lausanne VD, in: Kotte, Andreas (Ed.): Dictionnaire du théâtre en Suisse, Chronos Verlag Zurich 2005, vol. 3, p. 1928–1929.