Véronique Mermoud

Aus Theaterlexikon - CH
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*  18.4.1947 Chêne-Bougerie GE.

Élève de →Germaine Tournier au Conservatoire populaire de Genève, M. se forme ensuite au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris (1967-1971), puis travaille notamment à Genève, au →Nouveau Théâtre de Poche (NTP) dans Les Bonnes de Genet que réalise →Catherine Eger (1973). En 1976, elle joue Varia dans La Cerisaie de Tchekhov à la →Comédie de Genève et crée, au NTP, le personnage de Denise dans Vacances de →Michel Viala (16.9.1976), deux mises en scène de →William Jacques. En 1977, elle participe à Voyons-y clair, la →Revue genevoise qui se joue au →Casino Théâtre. Elle y rencontre →Gisèle Sallin, avec qui elle fonde en 1978 le →Théâtre des Osses, dont elle assume la direction artistique jusqu’en 2001. Dans cette compagnie, mise en scène par Gisèle Sallin, elle incarne depuis lors de grandes figures de femmes combattantes. Dans Le Théâtre d’Emma Santos d’après Emma Santos, présenté au →Caveau, elle exprime avec intensité le chagrin d’amour d’une femme au bord de la folie (1978). L’année suivante, au NTP, elle tient le rôle de Martha au côté d’→Isabelle Villars, dans Le Malentendu de Camus (1979), puis crée avec Nicole Dié, Solange et Marguerite de →Jean-Pierre Gos, au →Petithéâtre de Sion (14.3.1980). Elle participe aussi au spectacle S. Corinna Bille, montage de textes de Corinna Bille présenté d’abord à Veyras en Valais (1981). En 1982, elle retrouve Isabelle Villars pour interpréter Medea de Jean Vauthier, en plein air, au stade de Vessy, dans la région genevoise. Jouant de sa grande stature, elle tient volontiers des personnages à l’autorité glaciale, comme l’infante Étoile dans La vie est un songe de Calderón qu’→Hervé Loichemol met en scène au →Théâtre de Carouge (1979) ou Méphistophélès dans Faust de Marlowe, qu’elle interprète au →Centre Dramatique de Lausanne sous la conduite de Stuart Seide (1982). Plus tard à Genève, elle tient aussi le rôle-titre dans Marie Tudor de Victor Hugo pour le →Théâtre Mobile (1990). De 1982 à 1985, elle travaille comme Gisèle Sallin pour →Benno Besson à la Comédie de Genève. Sous sa direction, elle joue des personnages fantasques et inquiétants, comme la reine-mère Tartagliona dans L’Oiseau vert de Gozzi (1982-85), Gertrude dans Hamlet de Shakespeare (1983) et la nourrice Jacqueline dans Le Médecin malgré lui de Molière (1985). En 1988, elle relance le Théâtre des Osses et crée, à la Passerelle du →Théâtre de Vidy, la figure mythologique de la Veilleuse dans Les Enfants de la truie écrit par Gisèle Sallin et Marie­-­­­­Hélène Gagnon (17.5.1988). Parmi les œuvres créées au Petit La Faye de Givisiez, nom du lieu théâtral où la compagnie est installée depuis 1990, elle interprète notamment en solo Diotime et les lions d’Henry Bauchau (15.4.1994), bouleversante anamnèse d’une femme découvrant sa féminité, ses faiblesses et ses pouvoirs (1994-95). Dans le répertoire classique, elle joue notamment le Coryphée dans Antigone de Sophocle (1988), et toujours des figures dominantes, comme Philaminte dans Les Femmes savantes de Molière (1990), le rôle-titre de Phèdre de Racine (1993), ou encore la menaçante figure masculine d’Émile Böckmann dans Frank V de →Friedrich Dürrenmatt (1998). On retient aussi qu’elle incarne la vigoureuse Uranie dans Émilie ne sera plus jamais cueillie par l’anémone de Michel Garneau, que présente →Philippe Morand pour le NTP (1989, 1991 et 2000). Par ailleurs, elle interprète la Pythonisse dans Le Roi David d’→Arthur Honegger, avec l’Ensemble vocal de Lausanne, dirigé par Michel Corboz (1992), et plus tard, par →Jean-Claude Fasel (1998). Son interprétation de Diotime et les lions de Bauchau lui vaut le prix Sacha Pitoëff, décerné à Tours en 1995. En 1998, elle reçoit la médaille d’or du rayonnement culturel décerné par la Renaissance française. En 2002, elle est lauréate du prix de la Fête du comédien au →Théâtre du Grütli, puis reçoit, en même temps que Gisèle Sallin, l’→Anneau Hans-Reinhart en 2003.



Auteur: François Marin



Source:

Marin, François: Véronique Mermoud, in: Kotte, Andreas (Ed.): Dictionnaire du théâtre en Suisse, Chronos Verlag Zurich 2005, vol. 2, p. 1233–1234, voir figure p. 1234.