Corinne Coderey
* 23.8.1935 Mies VD, † 29.8.1998 Mies VD. Pour l’état civil Suzanne C. ∞ Claude Mossé, journaliste.
Formée par →Germaine Tournier au Conservatoire populaire, puis au →Conservatoire de Genève dans la classe de →Jean Bard, C. débute en 1957 à la →Comédie de Genève, Genève GE dans de petits rôles sous la direction de →Maurice Jacquelin et dès 1959, elle tient des rôles principaux comme Jeanne L’Alouette d’Anouilh que réalise →Édouard Nerval (1959). →Charles Apothéloz l’engage au →Théâtre Municipal de Lausanne (TML) pour tenir le personnage de la juvénile Cornélie dans Les Vieux-Prés de →Jean-Paul Zimmermann (1962), puis de l’infirmière Monika Stettler dans Les Physiciens de →Friedrich Dürrenmatt (11.12.1962). À la Comédie, elle a le rôle-titre dans Mariana Pineda de García Lorca pour →Jo Excoffier (1964), celui d’Elvire dans Dom Juan de Molière mis en scène par →Richard Vachoux (1967) et pour →William Jacques, elle incarne Rosina dans Éclatant soleil de l’injustice de →Walter Weideli (25.3.1968), Margareth la fille de Thomas More ou l’Homme seul de Robert Bolt (1968), puis Carlota dans la pièce éponyme de Miguel Mihura (1970). En 1965, elle est engagée par Hubert Gignoux au Centre dramatique de l’Est à Strasbourg pour jouer Doña Prouhèze dans Le Soulier de satin de Claudel, et en 1969 Eurydice dans Surena et Sabine dans Horace de Corneille. Durant l’été 1971, elle est Elmire dans Un Tartuffe de Molière réalisé dans la cour de l’Hôtel de Ville à Genève par →André Steiger. Remarquée en 1972 pour son interprétation de Simone Char dans L’Invitation, film de Claude Goretta, elle tourne pour la télévision plusieurs téléfilms dont le feuilleton Les Fargeot où elle est Mme Fargeot (1973). Elle donne alors sur les scènes romandes essentiellement des rôles de premier plan. Au Nouveau Théâtre de Poche (NTP), elle joue Nora dans Maison de poupée d’Ibsen que met en scène →André Faure (1975, 1982), et à la Comédie, la Reine dans Hamlet de Shakespeare (1974) puis Mrs. Thompson dans Cher menteur de Jérôme Kilty (1978), deux réalisations d’André Steiger; elle est aussi Clara Zahanassian dans La Visite de la vieille dame de Dürrenmatt que monte Richard Vachoux (1976), la Lulu de →Frank Wedekind pour Henri Ronse (1977), et Petra dans Les Larmes amères de Petra von Kant de Fassbinder présentées par Dominique Quéhec (1980). Au →Centre Dramatique de Lausanne (CDL), elle incarne Tekla dans Créanciers de Strindberg avec →Marcel Imhoff (1978) et participe dans le rôle de Francine à la création en français de Triptyque de →Max Frisch par →Michel Soutter (9.10.1979), pour qui elle joue encore Lechy Elbernon dans L’Échange de Claudel au CDL (1981). Elle crée La Millième, monologue d’Henri-Charles Tauxe mis en scène par André Steiger au →Théâtre de l’Échandole, au printemps 1983, puis interprète Orgasme adulte échappé du zoo, monologue de Dario Fo et Franca Rame que met en scène →Angelo Corti au CDL (1984-85). Pour →Hervé Loichemol, elle tient au NTP le rôle de Mme de Merteuil dans Quartett de Müller (1985) et celui de Médée dans Matériau-Médée de Müller (1986). Sous la direction d’Henri Ronse, elle joue au CDL dans La Bête dans la jungle d’après Henry James (1984), puis à Bruxelles dans La Cantate à trois voix de Claudel (1984, 1987-89) et La Sonate au Clair de Lune de Yannis Ritsos (1985). En 1988, elle accorde sa confiance au jeune metteur en scène →Denis Maillefer et donne le monologue de Christine Brückner Pourquoi n’as-tu rien dit Desdémone? au CDL. Elle crée encore Hedda dans Visages connus, sentiments mêlés de Botho Strauss que monte →Martine Paschoud au NTP (1.3.1988), et elle est Lady Macbeth dans Macbeth de Shakespeare que réalise →Pierre Bauer au CDL (1989). Au cours des années nonante, elle joue des personnages plus âgés, comme Mme Amelin dans Les Acteurs de bonne foi de Marivaux mis en scène par →Claude Stratz à la Comédie (1992, 1994), Dene dans Déjeuner chez Wittgenstein de Thomas Bernhard réalisé par Martine Paschoud au NTP (1992), ou encore Mme Pernelle dans Tartuffe de Molière que présente →Benno Besson au →Théâtre Vidy-Lausanne, Lausanne VD (1995-96). Elle interprète son dernier rôle, la Mère, pour José Giovanni au →Théâtre de Carouge dans Le Malentendu de Camus en 1997.
Auteur: François Marin
Source:
Marin, François: Corinne Coderey, in: Kotte, Andreas (Ed.): Dictionnaire du théâtre en Suisse, Chronos Verlag Zurich 2005, vol. 1, p. 391–392.