Germaine Tournier
* 12.3.1905 Genève, † 20.11.1998 Vandœuvres GE. ∞ 1926 Johnny Aubert, pianiste.
Élève de Benito Brondia, T. devient première violoncelliste remplaçante à l’Orchestre de la Suisse Romande (1927-33). Elle obtient le certificat d’art dramatique au →Conservatoire de Genève dans la classe de →Carmen d’Assilva (1934) et fait pour elle des débuts au Théâtre du Parc et au Studio d’art dramatique. À la →Comédie de Genève ensuite, →Ernest Fournier l’engage dans la troupe (1934-36), où sous sa direction elle joue Panope, suivante de Phèdre de Racine (1934) et Élise, la fille d’Harpagon dans L’Avare de Molière (1935) entre autres. Elle est Gertrude, la jeune épouse du Tell de →René Morax que monte →Jacques Béranger au →Théâtre du Jorat (1935) puis au →Théâtre Municipal de Lausanne, elle joue dans L’Esprit du Mal de Morax (6.2.1936). Dans les deux parties de la maison familiale de Vandœuvres, baptisée de son surnom de Mainou, elle abrite de nombreux artistes, dont le metteur en scène français Pierre Valde pour lequel elle joue Vicente dans Le Fou d’Hérens de Louisa Kunz-Aubert à la Salle communale de Vandoeuvres (1938) et Ruwa dans Moloch de →Cäsar von Arx à la Comédie de Genève (9.5.1939). En 1939, elle est Lechy Elbernon dans L’Échange de Claudel réalisé par →Ludmilla Pitoëff au →Grand Théâtre de Genève. →Leopold Lindtberg l’engage dans deux films antinazis sur la question de l’accueil des réfugiés en Suisse pendant la guerre de 1939-45: Marie-Louise (1944) et La Dernière Chance (1945). Pour Claude Maritz, elle joue MmeWebb dans Notre petite ville de Thornton Wilder à la Salle communale de Plainplais puis à Paris au Théâtre du Vieux-Colombier et au Théâtre Gramont (1945/46). À la Comédie de Genève (1953-57), elle tient pour →Maurice Jacquelin des rôles de mondaines perfides telles MmeLefèvre dans La Reine blanche de Barillet et Grédy (1957) ou Lady Harriet Gordon dans Quatuor de Noël Coward (1956). Au →|Théâtre de Poche, elle joue sous la direction de →Fabienne Faby (1956-60), et met en scène Rue des anges de Patrick Hamilton, où elle interprète Élisabeth (1958). Au →Nouveau Théâtre de Poche (NTP), elle est ensuite (1963-67) pour →Serge Nicoloff, la vieille maman dans L’Azote d’Obaldia (1963), la mère de Bélise dans Amour de Don Perlimplin avec Bélise en son jardin de García Lorca (1964) et la vieille fille dans La Grande Rage de Philippe Hotz de →Max Frisch (8.5.1962). Sous la direction de →Richard Vachoux, elle reprend là le rôle d’Hermia, mère de Coelio dans Les Caprices de Marianne de Musset (1965), qu’elle avait tenu à la Comédie pour →André Talmès (1960); elle joue aussi Léonide Mangebois dans Intermezzo de Giraudoux (1967) et le reprend à la Comédie pour →Jean Bruno (1976). Au →Théâtre de Carouge, elle crée en français pour →Philippe Mentha le rôle de la mère dans Biographie de Frisch (8.5.1968). Pour →Gérald Chevrolet, elle remonte sur scène et joue notamment ses textes Hôtel blanc (1983), Le Voyage (1986), puis le monologue Vieille immobile (15.3.1988). Elle crée aussi le rôle de la Mémoire dans L’Aimant ou Voyage avec la lymphe de →Philippe Morand au →Théâtre Saint-Gervais (24.9.1985). Au NTP, →Martine Paschoud lui donne le rôle de la vieille femme dans Cassandre de Christa Wolf (6.5.1987), puis elle tient le rôle de la servante Margret dans Le Pélican de Strindberg mis en scène par Dominique Pitoiset (1988). Elle enseigne notamment au Conservatoire populaire de musique de Genève (1937-80). En 1998, elle ouvre la Fondation Johnny Aubert-Tournier, Maisons Mainou résidence d’artistes consacrée à l’écriture musicale et scénique, dont Gérald Chevrolet assume la direction jusqu’en 2004.
Autrice: Françoise Dubor
Source:
Dubor, Françoise: Germaine Tournier, in: Kotte, Andreas (Ed.): Dictionnaire du théâtre en Suisse, Chronos Verlag Zurich 2005, vol. 3, p. 1959–1960, voir figure p. 1960.