Laurent Sandoz
* 17.7.1951 Neuchâtel.
Diplômé de l’École supérieure d’art dramatique du Théâtre national de Strasbourg (TNS) dirigée par →Claude Petitpierre (1972-75), S. débute dans Germinal de Zola adapté par Michel Deutsch et mis en scène par Jean-Pierre Vincent à Bruxelles et au TNS (5.10.1975). Il se joint ensuite à la troupe du →Théâtre de Carouge-Atelier de Genève, et y reste durant quatre saisons (1976-80). Sous la conduite de →François Rochaix, il joue Flake, l’un des meneurs du trust du choux-fleur dans La Résistible Ascension d’Arturo Ui (1976) et le Sergent recruteur de Mère Courage et ses enfants (1976-77), deux pièces de →Bertolt Brecht; il reprend le rôle du témoin Ataide Pereira dans Sauvages de Christopher Hampton (1978) et participe au Richard II de Shakespeare (1980). Il y travaille aussi avec →Hervé Loichemol, pour qui il est André dans Les Trois Sœurs de Tchekhov (1977) et l’Élève 1 à la création de la pièce d’Orlando Beer Dans le dos du maître (6.4.1979). À Carouge en duo avec →Michel Kullmann, il tient le personnage double de Cratos et Bia dans Prométhée enchaîné d’Eschyle mis en scène par Manfred Karge et →Matthias Langhoff (1978). Ensuite à Genève sous la conduite d’→André Steiger, il interprète au →Caveau Jean dans Mademoiselle Julie de Strindberg (1980), puis à la →Comédie le bon bourgeois Chrysale dans Les Femmes savantes et Monsieur Loyal dans Tartuffe ou l’Imposteur, deux pièces de Molière présentées conjointement (1981). Au →Centre Dramatique de Lausanne (CDL) et à la Comédie pour Steiger, il est aussi l’entremetteur filou Cocarel dans La Cagnotte de Labiche (1981/82). Sous un masque de →Werner Strub, il joue l’astrologue-poète Brighella dans L’Oiseau vert de Carlo Gozzi que met en scène →Benno Besson à la Comédie (1982-86). Après avoir tenu le rôle de l’enthousiaste et cabotin Nick Bottom dans Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare réalisé par →Martine Paschoud à Carouge (1978), il interprète pour elle au →Nouveau Théâtre de Poche (NTP) le Soldat, le Mari et le Comte dans La Ronde de Schnitzler (1984-86), puis Figaro dans Le Barbier de Séville de Beaumarchais (1986-87). Il participe à trois spectacles épiques de →Michel Voïta: Lenz de Büchner à la Comédie (1983), puis L’Énéide au NTP (1988) et Un Sémite au →Théâtre Vidy-Lausanne (24.10.1995), deux textes de Denis Guénoun. Pour Voïta, il est aussi Monsieur Y dans Paria et Adolphe dans Créanciers de Strindberg au NTP (1984), puis Blepyros, le mari de Praxagora dans L’Assemblée des femmes de →Michel Viala d’après Aristophane à Vidy (1991). Il incarne dès lors des hommes énergiques comme Toussaint Turelure dans L’Otage (1991) et Le Pain dur (1992) de Claudel, puis Michael James Flaherty dans Le Baladin du monde occidental de Synge (1993), trois mises en scène de →Claude Stratz à la Comédie. Dominique Pitoiset le distribue dans plusieurs spectacles: il est Alceste dans Le Misanthrope de Molière au Théâtre du Parvis Saint-Jean à Dijon (1990-91), l’Inspecteur, le Juge et l’Huissier dans Le Procès d’après Kafka au Festival d’Avignon (1996), puis le Comte von Moor dans Les Brigands de Schiller au Théâtre de la Ville à Paris (1998) et Orgon dans Le Tartuffe ou l’Imposteur de Molière à Carouge (2002-04). Dans des réalisations de →David Bauhofer, il aborde aussi le répertoire vaudevillesque de Feydeau et ses maris bourgeois comme Duchotel dans Monsieur chasse! au →Théâtre du Grütli (1992) et Chanal dans La main passe! à la Comédie (1994). Au →Théâtre Am Stram Gram, il crée le rôle masqué de la Hubête dans Mademoiselle Rouge de Michel Garneau que réalise →Dominique Catton (1.11.1989), puis il est pour lui le Baron dans On ne badine pas avec l’amour de Musset (1995) et le gaillard Sir Toby dans La Nuit des Rois de Shakespeare (2000). Dans ce même théâtre, il incarne le Capitaine Crochet dans Peter Pan de John Matthew Barry mis en scène par →Jean Liermier (1999). Au →Théâtre des Osses, il joue Argan Le Malade imaginaire de Molière que réalise →Gisèle Sallin (1997). En 1999, il retrouve à Vevey François Rochaix pour la →Fête des Vignerons dont il tient durant tout l’été le personnage emblématique du jovial Arlevin, puis il est Prométhée sur l’arteplage de Neuchâtel dans le Spectacle d’ouverture d’Expo.02 (2002). Dès 2002, il fait partie de l’équipe permanente du Théâtre de Carouge-Atelier de Genève que dirige à nouveau Rochaix, et joue notamment sous sa conduite le lieutenant au franc-parler Énobarbus dans Antoine et Cléopâtre de Shakespeare et Niels Bohr dans Copenhague de Michael Frayn (2003, 2005), Milord Elwins dans Monsieur Briolet de →Rodolphe Töpffer (2004), Einstein dans Les Physiciens de →Friedrich Dürrenmatt et le Préfet de police dans Mort accidentelle d’un anarchiste de Dario Fo (2005). Au cinéma, il incarne Alain, le fils dans Les Petites Fugues d’Yves Yersin (1979), l’avocat et homme politique Jules Muret dans Fin de siècle de Claude Champion (1998) et Jean-Marc Girod, l’un des habitants du 15, rue des Bains de Nicolas Wadimoff (2000). Il tient aussi le rôle du Comptable dans L’Ombre de Claude Goretta (1992) et celui du Juge dans Un enfant de trop de Jacob Berger (1995). Il enseigne dans les classes préparatoires de l’→ÉSAD de 1982 à 1989 et à nouveau dès 1995. Il est président du →Syndicat suisse romand du spectacle (1984-88).
Auteur: François Marin
Source:
Marin, François: Laurent Sandoz, in: Kotte, Andreas (Ed.): Dictionnaire du théâtre en Suisse, Chronos Verlag Zurich 2005, vol. 3, p. 1562–1563, voir figure p. 1563.