Michel Simon

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*  9.4.1895 Genève, † 30.5.1975 Bry-sur-Marne (F). De son vrai nom François Joseph Michel S. Père de →François S.

Après la Première Guerre mondiale, S. travaille comme photographe à Genève, et rencontre ainsi les →Pitoëff qui lui donnent ses premiers rôles, un Juge et le frère Pierre, dans Mesure pour mesure de Shakespeare adapté par →Guy de Pourtalès (19.10.1920). Il joue sous le pseudonyme de Béroalde, et tient divers petits rôles comme l’un des deux fossoyeurs dans Hamlet de Shakespeare (1920), le clown Jackson dans Celui qui reçoit des gifles de Léonide Andreiev ou César dans Androclès et le lion de G. B. Shaw (1921). Il les suit lorsqu’ils s’installent à Paris, avec l’essentiel de leur troupe genevoise, à la Comédie des Champs-Élysées (1922-23). Désormais sous le nom de Michel S., il interprète entre autres Boubnov dans Les Bas-Fonds de Gorki (1922), le vieux Sorine dans La Mouette de Tchekhov (1922), le père de Mademoiselle Bourrat de Claude Anet (1923), le Directeur du théâtre dans Six personnages en quête d’auteur de Pirandello (10.4.1923). Il quitte les Pitoëff pour jouer au Théâtre­ des Arts le rôle du père de la jeune fleuristre dans Pygmalion de G. B. Shaw (27.9.1923), puis pour créer le rôle de Jérôme Boudriot dans La Beauté du diable de Jacques Deval au Théâtre de Monte-Carlo (23.12.1924). En 1925, il passe durant quelques mois au Théâtre des Mathurins où il crée notamment le personnage de Boudu dans Boudu sauvé des eaux de René Fauchois (30.3.1925). Cette même année, il fait ses débuts au cinéma muet avec Jean Choux en tenant le rôle du précepteur Marius Duret dans La Vocation d’André Carrel, puis avec Marcel L’Herbier, jouant l’amoureux transi Pomino dans Feu Mathias Pascal d’après Pirandello. En 1926, il est Cadet, rôle principal de Je ne vous aime pas de Marcel Achard mis en scène par Charles Dullin au Théâtre de l’Atelier (17.3.1926), avant de retrouver au Théâtre des Arts →Georges Pitoëff pour trois spectacles dont Jean le Maufranc de Jules Romains où il tient le rôle du Comédien (1.12.1926). Il entre ensuite chez Louis Jouvet à la Comédie des Champs-Élysées (1926-29) où il incarne notamment le Pasteur Thompson dans Au grand large de Sutton Vane (1926), le douanier Pietri dans Siegfried de Jean Giraudoux (3.5.1928), et surtout Clo-Clo dans Jean de la Lune de Marcel Achard (16.4.1929), rôle qu’il reprend au cinéma sous la direction de Jean Choux (1931). Il rejoint ensuite le Théâtre du Gymnase dirigé par Henry Bernstein et crée plusieurs de ses pièces, notamment Le Jour où il impressionne en vieil usurier que la critique estime shakespearien (23.12.1930) et Le Bonheur où il est le manager pour vedette Noël Malpias (4.4.1933). Au cinéma, il joue notamment durant cette période pour Jean Vigo dans L’Atalante (1933) et pour Jean Renoir dans La Chienne (1931) puis dans Boudu sauvé des eaux (1932). Il paraît surtout alors dans les rôles de vieilles ganaches comme le Marquis des Arromanches avec Arletty dans Le Bonheur, mesdames, opérette de Willemetz et Christiné aux Bouffes-Parisiens (1934) qu’il donne plus de 700 fois, puis au Théâtre de la Madeleine, où il participe à la Revue de Rip (1935). Il est Jo, truand au grand cœur, dans Fric-frac d’Édouard Bourdet au Théâtre de la Michodière (15.10.1936), rôle qu’il reprend de nombreuses fois. Dès 1936, il tourne dans une demi-douzaine de films par année, dont deux de Marcel Carné, Drôle de drame (1937) et Quai des brumes (1938), et aussi dans La Fin du jour de Julien Duvivier (1939) et Fric-frac de Maurice Lehmann (1939). Durant la guerre, il s’installe à Rome où il tourne quelques films, puis revient à Paris jouer Michel Battine dans Le Portier du Paradis d’Eugène Gerber au Théâtre Pigalle (1944). Après l’armistice, il travaille dans plus d’une trentaine de films, jouant les misanthropes comme pour Duvivier dans Un ami viendra ce soir (1945), Panique (1946), ou des personnages truculents et roublards comme Méphistophélès dans La Beauté du diable de René Clair (1949) ou Braconnier dans La Poison de Sacha Guitry (1951). Il revient au théâtre pour créer le personnage du vieux dur à cuire John-Emery Rockefeller dans Du vent dans les branches de sassafras d’Obaldia au Théâtre de Poche de Bruxelles (17.2.1965), puis à Paris. Il incarne Pépé dans Le Vieil Homme et l’Enfant de Claude Berry (1966) pour lequel il obtient notamment l’Ours d’argent au Festival de Berlin (1967). Il reçoit l’→Anneau Hans-Reinhart en 1964.

Bibliographie

  • Freddy Buache, M. S., Genève, 1991.
  • André Bernard, Claude Gauteur, M. S., Paris, 1975.
  • Claude Gauteur, M. S., Paris, 1987.
  • André Klopmann, S., Genève, 1993.


Auteur: Serge M. Zuber



Source:

Zuber, Serge M.: Michel Simon, in: Kotte, Andreas (Ed.): Dictionnaire du théâtre en Suisse, Chronos Verlag Zurich 2005, vol. 3, p. 1689–1690, voir figure p. 1689.

Normdaten

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