François Rochaix

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*  2.8.1942 Genève. ∞ 1966 →Laurence Montandon, comédienne.

Après avoir obtenu la maturité à Berne, R. fréquente les Conservatoires de Berne (piano) et de Fribourg (théâtre). En 1961, il entreprend des études de lettres à Genève et suit une formation de comédien au Théâtre de Carouge auprès de →François Simon et de →Philippe Mentha. Avec →Marcel Robert notamment, il fonde l’Atelier Don Sapristi, qui prend ses quartiers à la →Maison des jeunes et de la culture de Saint-Gervais (1963) et réalise En attendant Godot de Beckett, Je rêvais (peut-être...) de Pirandello (1963), puis Grand’peur et misère du IIIe Reich, point fort d’un festival →Bertolt Brecht où le Berliner Ensemble envoie plusieurs représentants, parmi lesquels Manfred Karge (1964). La compagnie qu’il dirige devient professionnelle sous le nom de →Théâtre de l’Atelier, dès 1965. Il travaille de façon suivie dès 1966 avec le scénographe →Jean-Claude Maret, le musicien →Guy Bovet, et, depuis 1969, avec l’auteur et traducteur →Michel Viala. Il confirme son intérêt pour des thématiques ou des engagements sociaux et politiques contemporains, comme pour les écritures nouvelles dans l’espace francophone: À quoi bon fixer le soleil de Mustapha Haciane (25.1.1967), R.U.R. de Karel Capek (1967), Cabaret Brecht 1925 (1968), Dans la jungle des villes de Brecht et Outrage au public de Peter Handke (1969), Le Soleil foulé par les chevaux de Jorge Enrique Adoum (14.7.1970). Son spectacle le plus marquant pour cette période est Le Chant du fantoche lusitanien de Peter Weiss créé en français (26.4.1968). En 1972, l’Atelier s’associe avec le Théâtre de Carouge, où il met en scène la création en français de Baal de Brecht (20.6.1972), celles du Bourgeois Schippel de Carl Sternheim (22.1.1974) et de Sauvages de Christopher Hampton (8.4.1975). Il présente aussi en création au Parc Trembley à Genève Le Creux de Viala (8.7.1974) et l’y reprend l’été suivant. De 1975 à 1981, il dirige le →Théâtre de Carouge-Atelier de Genève. De cette période, on retient notamment ses réalisations de Mère Courage et ses enfants et de La Résistible Ascension d’Arturo Ui, de Brecht (1976), Richard II (1980) et Henry IV (1981), de Shakespeare. Il monte aussi un festival de théâtre suisse en 1979 et invite →Matthias Langhoff et Manfred Karge à traiter avec l’équipe carougeoise Prométhée enchaîné d’Eschyle (1978). Sa dernière mise en scène à Carouge est aussi son premier opéra, The Turn of the Screw de Britten, réalisé en coproduction avec le →Grand Théâtre de Genève (1981). Dès lors, il travaille beaucoup pour l’art lyrique. Au Grand Théâtre, il monte entre autres Death in Venice de Britten et Pelléas et Mélisande de Debussy (1983), Tristan und Isolde de →Richard Wagner et The Rake’s Progress d’Igor Strawinsky, Così fan tutte de Mozart (1985), Les Dialogues des Carmélites de Poulenc (1993), Nabucco de Verdi (1995). Au Seattle Opera, il présente Carmen de Bizet (1987), Aida de Verdi (1992) et plusieurs œuvres de Wagner: le cycle entier Der Ring des Nibelungen (1986, 1995), Die Meistersinger von Nürnberg (1989), et a l’honneur d’inaugurer le nouvel Opéra de la ville, le Maria Oliver McCaw Hall (2.8.2003) avec une réalisation de Parsifal. Pour l’→Opéra Décentralisé de Neuchâtel, il réalise notamment Le Viol de Lucrèce à Neuchâtel (1984) et Albert Herring, de Britten au →Théâtre Municipal de Lausanne (1990). Au Théâtre National d’Oslo, il met en scène Maison de poupée (1983) et Le Canard sauvage (1986) d’Ibsen, ainsi que Woyzeck de Büchner (1984). Au Théâtre de la Satire de Moscou, il réalise Victor ou les Enfants au pouvoir de Vitrac (1993). Aux États-Unis de 1996 à 2001, il est directeur associé de l’American Repertory Theatre et dirige l’Institute for Advanced Theatre Training at Harvard (Cambridge). Depuis 1991, en Suisse, il se voit confier la mise en scène de grandes célébrations: L’Orestie d’Eschyle adaptée par Michel Viala, dans le cadre du 700e anniversaire de la Confédération à Cernier dans le canton de Neuchâtel (1991), la →Fête des Vignerons de Vevey 1999 et le Spectacle d’ouverture d’Expo.02, joué simultanément à Yverdon, Neuchâtel, Morat et Bienne (14.5.2002). Dès septembre 2002, il reprend la direction du Théâtre de Carouge-Atelier de Genève où il met en scène notamment des pièces scientifiques comme Copenhague de Michael Frayn (2003) et Les Physiciens de →Friedrich Dürrenmatt (2005), trois folies de →Rodolphe Töpffer (2004) et Mort accidentelle d’un anarchiste de Dario Fo (2005). Pour le jeune cinéma suisse, il joue François, le mari comédien dans Prolongation de Jean-François Amiguet (1973). Il travaille surtout pour Michel Soutter, interprétant, entre autres, le Directeur du théâtre dans Haschich (1968), Monsieur dans La Pomme (1969), Arthur dans Les Nénuphars (1972) et Georges dans Ce Schubert qui décoiffe (1973), rôle qu’il crée ensuite à la scène, au Théâtre de Carouge (9.9.1975). Un recueil de ses entretiens avec →René Zahnd paraît en 1998: Dans le théâtre du monde (Lausanne). Il est lauréat du prix mondial Nessim Habif décerné par l’Université de Genève, en commun avec Jean-Claude Maret (1988), reçoit l’→Anneau Hans-Reinhart (1989) et le prix de la Ville de Genève (1999).

Bibliographie

  • Maryvonne Stepczynski-Maitre, Saint-Gervais, trente ans de culture, Genève, 1993.


Auteur: Cyril Tissot



Source:

Tissot, Cyril: François Rochaix, in: Kotte, Andreas (Ed.): Dictionnaire du théâtre en Suisse, Chronos Verlag Zurich 2005, vol. 3, p. 1508–1509, voir figure p. 1509.