Gilles Lambert
* 26.6.1948 La Roche-sur-Yon (F).
Après l’étude des lettres, celle du dessin, L. entre aux Beaux-Arts de Rennes, puis à l’École du Théâtre national de Strasbourg (TNS) en section scénographie (1970-73). Après le diplôme, il travaille au TNS et à l’Opéra du Rhin. Il assiste Gérard Wackermann et réalise le décor à transformations pour Le Dragon de Schwartz monté par →Charles Joris au →Théâtre Populaire Romand (TPR) à La Chaux-de-Fonds. Dès lors scénographe permanent du TPR (1976-83), il conçoit des dispositifs scéniques légers et épurés qui conviennent aux longues tournées de la troupe, tout en privilégiant le rapport inhabituel du public à la scène, comme les gradins complexes des spectacles Le Corbusier (5 et 7.10.1975), l’arène pour Le Roi Lear de Shakespeare (1976), les praticables englobant les spectateurs dans La Bonne Âme du Se-Tchouan de →Bertolt Brecht (1979), un damier central pour Les Fourberies de Scapin de Molière (1982). Après avoir participé au réaménagement du Théâtre de →Beau-Site, il représente la Suisse à la Ve Quadriennale mondiale de scénographie à Prague (1983). Il s’installe ensuite à Genève et travaille dès lors régulièrement avec le →Théâtre Am Stram Gram où il signe les décors pour Les Deux Gredins de Roald Dahl mis en scène par →Roberto Salomon (1984, 1994, 1999). Pour →Dominique Catton, il conçoit les décors modulables du Journal d’Anne Franck de Frances Goodrich et Albert Hackett (1994), de Lapin Lapin de Coline Serreau (1998) et ceux pour Les Bijoux de la Castafiore d’Hergé (2001). Pour le Centre Dramatique de Lausanne, il signe notamment le décor de Fantasio de Musset que présente →Darius Peyamiras (1988) avec lequel il travaille aussi sur le monologue Mars tiré du roman de Fritz Zorn (1992). Dès 1988, il collabore avec →Philippe Morand, signant les décors de plus d’une dizaine de spectacles; d’abord à Am Stram Gram, notamment avec Le Roi nu de Schwartz, joué en 1988 et repris pour l’inauguration du théâtre (2.5.1992), puis au →Nouveau Théâtre de Poche, où il réalise les espaces scéniques d’Émilie ne sera plus cueillie par l’anémone de Michel Garneau (1989), de Maison de poupée d’Ibsen (1993), et les créations de La Seconde Chute de Sylviane Dupuis (9.9.1996) et de La Maladie d’être mouche d’Anne-Lou Steininger (24.3.1998). Il réoriente bifrontalement le lieu pour Les Forts, les faibles de Jean-Marie Piemme (2000-02). Il travaille régulièrement pour le Théâtre du Sentier de →Claude Thébert, notamment sur Le Brigand de →Robert Walser (31.8.1995), Si Dieu était Suisse d’→Hugo Loetscher (1997) et à la Comédie de Genève pour Le Violon de verre de Corinna Bille (1999). Pour →Philippe Mentha, il signe les scénographies plus réalistes du Capitaine Karagheuz de →Louis Gaulis (1997) et de La Traversée de l’hiver de Yasmina Reza (1999). Dès 1995, il élabore les espaces des chorégraphies de →Guilherme Botelho, notamment pour Moving a Perhaps (1995), Contrecoup (1996) et On ne peut pas toujours être en apnée (1998), Mr. Winter (2000), L’Odeur du voisin (2001). Avec Botelho, il élabore le scénario et le dispositif du Spectacle du temps joué sur la plaine de Plainpalais à Genève (31.12.1999).
Autrice: Sylvie Délèze
Source:
Délèze, Sylvie: Gilles Lambert, in: Kotte, Andreas (Ed.): Dictionnaire du théâtre en Suisse, Chronos Verlag Zurich 2005, vol. 2, p. 1068–1069.