Joël Jouanneau
* 7.11.1946 Celle (F).
J. anime d’abord un groupe d’amateurs, le Collectif Grand Luxe (1970-80) tout en travaillant comme journaliste, critique littéraire. Dès 1983, il se consacre uniquement au théâtre. Il collabore d’abord avec Bruno Bayen, puis réalise en 1984 sa première mise en scène professionnelle, La Dédicace de Botho Strauss au Théâtre Gérard Philipe (TGP) que dirige →René Gonzalez. Il crée ensuite son premier texte Nuit d’orage sur Gaza avec →Jacques Denis et →Yvette Théraulaz au →Nouveau Théâtre de Poche de Genève (11.3.1987), Le Bourrichon à la Tour d’Aigues (20.6.1989) qui reçoit le prix du syndicat de la critique, Mamie Ouate en Papoâsie au Théâtre de Sartrouville (8.10.1990), Le Marin perdu en mer au Théâtre de l’Athénée à Paris (16.10.1992), Le Condor au Théâtre de la Bastille à Paris (14.9.1994), Allégria opus 147 au →Théâtre Vidy-Lausanne (22.2.1996) et Les Dingues de Knoxville au Théâtre du Gymnase (19.1.1999). Il réalise aussi des pièces de théâtre contemporaines comme L’Hypothèse de →Robert Pinget au Festival d’Avignon (1987), Minetti de Thomas Bernhard à la Maison de la culture 93 de Bobigny (1988), En attendant Godot de Beckett au Théâtre des Amandiers de Nanterre (1991), Poker à la Jamaïque et L’Été des Méridiens d’Évelyne Pieiller au Festival d’Avignon (1991). Il monte ensuite Le Banc de touche de →Jacques Probst à Vidy (25.2.1992), puis entame un cycle beckettien avec David Warilow dans La Dernière Bande à l’Athénée (1994) et Compagnie au Théâtre de l’Odéon à Paris (1995), puis avec Heinz et →David Bennent dans Fin de partie à Vidy (1995). Au Théâtre du Vieux-Colombier en 1997, il met en scène Les Reines de Normand Chaurette, qui adapte pour lui Coriolan de Shakespeare joué pour la réouverture du Théâtre de l’Athénée (1998). Il crée à Vidy J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne (28.2.1997) puis Juste la fin du monde (1.10.1999), de Jean-Luc Lagarce et, au TGP, Pitt-bull de Lionel Spycher (1.12.1998). Il présente aussi deux pièces d’Yves Ravey, Montparnasse reçoit à la Scène nationale Les Gémeaux de Sceaux (15.10.1997) et La Concession Pilgrim au Studio-Théâtre de la Comédie-Française (19.11.1999). Il présente à Vidy Madame on meurt ici! de Louis-Charles Sirjacq (27.11.2002). Il adapte et met en scène plusieurs textes narratifs: d’abord de →Robert Walser Les Enfants Tanner au Théâtre de la Bastille (1990) puis L’Institut Benjamenta à Vidy (2.3.1993), ensuite de Robert Pinget le roman L’Inquisitoire (5.3.1992) et aussi des textes comme L’Idiot de Dostoïevski (9.5.1995) ou, au NTP, Les Amantes d’Elfriede Jelinek (14.3.2001). Depuis 1989, il est artiste associé au Théâtre de Sartrouville. Il donne des stages d’interprétation à l’École du Théâtre national de Strasbourg et fait partie du collège des professeurs du Conservatoire national supérieur de Paris dès 2000. Tout son théâtre est édité aux éditions Actes-Sud/Papiers, notamment Kiki l’indien créé par Michel Raskine au Théâtre de Sartrouville (7.11.1989) et Gauche Uppercut créée par Stéphanie Loïk à Villeneuve-d’Ascq (15.2.1991). Chez Actes-Sud, il dirige l’ouvrage consacré à David Warilow intitulé Warrilow/Solos (1996).
Auteur: François Marin
Source:
Marin, François: Joël Jouanneau, in: Kotte, Andreas (Ed.): Dictionnaire du théâtre en Suisse, Chronos Verlag Zurich 2005, vol. 2, p. 941–942.