Michèle Gleizer
* 12.7.1941 Paris (F). ∞ 1964 →Roger Jendly, comédien.
Après un an de formation au Centre d’apprentissage d’art dramatique de la rue Blanche à Paris, G. est engagée en 1959/60 au Théâtre de Bourgogne où Jacques Fornier lui donne son tout premier rôle dans Les Fourberies de Scapin de Molière. Elle travaille ensuite pour Hubert Gignoux à la Comédie de l’Est ainsi qu’à la Comédie de Saint-Étienne où Jean Dasté la dirige notamment dans Le Baladin du monde occidental de Synge. De 1964 à 1970, elle fait partie de la troupe du →Théâtre Populaire Romand (TPR) et joue notamment dans La Locandiera de Goldoni au festival du TPR à Neuchâtel (1964), interprète la cantinière Begbick dans Homme pour homme de →Bertolt Brecht (1968) et Lisette dans Le Prince travesti de Marivaux (1969), puis participe à La Double Migration de Job Cardoso de Pierre Halet (1970), quatre réalisations de →Charles Joris. Elle tourne aussi pour l’O.R.T.F. dans Le Devin de village d’après →Jean-Jacques Rousseau, filmé en Suisse par Alexandre Astruc. Après avoir interprété, pour →André Steiger en 1973, Louise dans La Demande d’emploi de Michel Vinaver au →Centre Dramatique de Lausanne (CDL), elle figure parmi les membres fondateurs du →T’Act et tient les rôles d’Annina dans L’Impresario de Smyrne d’après Goldoni (1975) et de Mrs. Dorothy Stoolpigeon, présidente de la ligue pour la sauvegarde de la moralité publique, dans Pour un dollar d’opéra de →Bernard Bengloan (21.10.1975), deux réalisations de Steiger. Avec le CDL, elle joue sous la direction de →Martine Paschoud une tante d’Yvonne dans Yvonne, Princesse de Bourgogne de Gombrowicz (1976) et Vivie la protagoniste de La Profession de Madame Warren de G. B. Shaw (1977), puis Steiger lui donne des rôles de femme en pleine maturité comme Emilie Paumelle, la mère dans Victor ou les Enfants au pouvoir de Roger Vitrac (1981) ou Léonida dans La Cagnotte de Labiche (1982). Elle participe aux premiers spectacles de →Bernard Meister, 140 mètres par temps calme au Bois de la Bâtie (1979) et Pour un funambule d’après Genet sur la Plaine de Plainpalais (1981). Au →Théâtre Kléber-Méleau, elle interprète Paulina Andreïevna dans La Mouette de Tchekhov mise en scène par →Philippe Mentha (1983). Elle joue dans plusieurs réalisations de et montées par Tilly: elle crée le rôle d’Annick dans Les Trompettes de la mort au Théâtre de la Salamandre à Paris (9.10.1985), rôle qu’elle reprend au Théâtre Paris-Villette (1986), puis celui d’Élisabeth dans son film Loin du Brésil (1991) et elle interprète la Mère dans Charcuterie fine au →Théâtre Vidy-Lausanne (1994). Parmi les autres spectacles marquants auxquels elle participe à Paris, on retient qu’elle est la Femme de Simon dans La Mort de Danton de Büchner mise en scène par Klaus Michael Grüber au Théâtre des Amandiers de Nanterre (1989), et qu’elle joue dans Phèdre de Marina Tsvetaeva présentée par Sophie Loucachevsky au Théâtre de l’Athénée (1991). De retour à Genève, elle donne le monologue tiré du roman "Grosse et bête" de Rosemarie Büri. adapté et réalisé par Meister au →Théâtre du Grütli (31.8.1992). Elle tient aussi les rôles de Warda, de la gendarme et du condamné à mort dans Les Paravents de Genet que Bernard Bloch met en scène à la →Comédie de Genève (2000/01). Elle tourne dans une trentaine de téléfilms, et notamment pour Hervé Baslé dans Champ dolent, le chant de la terre d’après Maupassant où elle est Mélanie (2002). Au cinéma, elle joue Jeanine dans La Mort de Mario Ricci de Claude Goretta (1983), Hélène dans La Passion Béatrice (1987) et la Fermière dans La Vie et rien d’autre (1989), deux films de Bertrand Tavernier. Elle est la mère de Salomon dans Europa, Europa d’Agnieszka Holland (1989), la Comédienne dans La Naissance de l’amour de Philippe Garrel (1992), la mère de Paul dans Fourbi d’Alain Tanner (1995); elle interprète Suzie dans Alors voilà de Michel Piccoli (1996) et Madame Rivet dans Chocolat de Lasse Hallström (2000). Par ailleurs, elle développe un travail personnel de broderie au point compté, notamment sur le thème des alphabets et des poyas gruériennes.
Autrice: Françoise Dubor
Source:
Dubor, Françoise: Michèle Gleizer, in: Kotte, Andreas (Ed.): Dictionnaire du théâtre en Suisse, Chronos Verlag Zurich 2005, vol. 1, p. 721–722, voir figure p. 721.