Théâtre de La Chaux-de-Fonds, La Chaux-de-Fonds NE

Aus Theaterlexikon - CH
Zur Navigation springen Zur Suche springen

Salle de représentation en usage au XIXe siècle, puis lieu d’accueil

Le T. est l’un des deux seuls théâtres à l’italienne de ­Suisse reconnus d’importance nationale par la Com­mis­sion fédérale des monuments histo­riques avec le­ →Teatro Sociale de Bellinzone. Dès l’hiver­ 1834 à ­La Chaux-de-Fonds – ville en pleine expansion grâce au développement de l’horlo­gerie – di­verses ­personnalités progressistes réunies en société d’action­naires lèvent les fonds nécessaires et font bâtir le T. (1836-37). Le bâtiment est inauguré par un banquet (5.9.1837), suivi d’un bal le 7, puis ouvert officiellement avec la représentation de La Dame blanche de Boieldieu par la troupe de Sainte-Marie, venue de Besançon (9.9.1837). Après douze premières années d’existence difficile, le T. présente régulièrement jusqu’à la fin du siècle des troupes d’opéra allemandes de passage, des troupes de théâtre­ et d’opéra-comique, principalement françaises, séjournant pour deux à cinq mois durant l’hiver; ces troupes et leur directeur jouent aussi le reste de l’année sur d’autres théâtres de France voisine ou de Suisse, comme celui de Lausanne pour Charles Rémy (1854/55), Laclaindière (1881-85) ou →Al­phonse Scheler (1894), mais aussi de Baden, Aarau et Soleure pour Carl Bittler (1872). Parmi les rares créations, on peut relever l’émouvant conte de fée social d’Erhardt Lambert Amour passe richesse (30.9.1897) et une fantaisie historique régionale Par les rues d’→Albert Matthias (mars 1908), auteur qui devient dès 1910 le directeur du lieu, avant d’être nommé préfet des Montagnes (1920). Les saisons accueillent alors les spectacles de tourneurs français, tel Charles Baret (1908-25) ou les Galas Karsenty qui présentent trois à six spectacles par année, principalement du boulevard et quelques pièces du répertoire classique ou contemporain. Par ailleurs, le T. est principalement utilisé comme salle de cinéma (1921-41). Dans le courant des années­ trente, quelques pièces de Magali Hello y sont néanmoins créées par des groupes d’élèves et d’adolescents, finalement désignés comme Compagnons­ de Saint-Nicolas (1937-43). Le drame sauvage de →Jean-Paul Zimmermann Les Vieux-Prés est aussi créé là, par →Jean Bard et sa compagnie (15.3.1939). Durant la Seconde Guerre mondiale, la troupe du →Théâtre Municipal de Lausanne remplace brièvement­ les tourneurs français. Par ailleurs dès 1941, la compagnie chaux-de-fonnière →Les Tréteaux ­­d’Arlequin que dirige →Jacques Cornu joue là ses spectacles, créant notamment Le Retour de Jean-­Paul Zimmermann (29.10.1942) et Le Sein de ­la famille de Félix Vallotton mis en scène par →Greta ­Prozor (7.12.1944). En 1953, la Fondation →Musica-Théâtre succède à la société fondatrice et devient propriétaire du T. comme de la Salle de Musique contiguë, inaugurée en 1955. Le bâtiment bénéficie d’une rénovation complète financée par la Ville de La Chaux-de-Fonds en 1966; la troupe de la Comédie-Française est invitée à cette occasion, puis à nouveau en 1987, pour le 150e anniversaire du T. Personnalité artistique régionale et notamment auteur de revues, Jean Huguenin dirige le T. (1971-85) en programmant des saisons d’accueils. En 1991, la commune de La Chaux-de-Fonds devient­ copropriétaire du bâtiment avec la Fondation Musica-Théâtre. Fermé pour restauration en 2000, le T. ouvre à nouveau le 25 octobre 2003 par une représentation du Malade imaginaire de Molière réalisé par le Théâtre du 8e de Lyon, et prend dès lors, avec la Salle de Musique, le nom de L’Heure bleue. Dès juin 2004, le T. est administré par la Fondation Arc en Scène qui fusionne la Fondation Musica-Théâtre et l’Association du →Théâtre Populaire Romand.


Données techniques

adresse actuelle, avenue Léopold-Robert 29. Bâtiment dessiné par Peter Jakob Meinrad Felber de Soleure (plans d’origine non conservés). La salle à l’italienne de forme ovoïde compte 900 places à l’origine et 600 dès 1966. La salle a trois galeries terminées par des loges d’avant-scène décorées de moulures dorées à la feuille. Le plafond est orné de douze panneaux en velum, où les neuf muses et des alégories sont peintes par Georges Och et Chenillon. Recouvertes en 1899 par un nouveau décor représentant douze angelots musiciens, onze de ces peintures sont restaurées et retrouvent leur place en 2003. Un café installé au rez-de-chaussée, donnant sur l’avenue, est transformé en magasin d’habits en 1912. Le péristyle élevé à l’ouest de l’entrée est détruit en 1848 et remplacé en 1875 par une annexe néo-classique comportant une nouvelle entrée, des commerces et des bureaux pour l’administration (architectes: Louis-Daniel et Louis Perrier). À l’intérieur de la salle, les transformations de la fin du XIXe siècle agrandissent vers l’avant les première et deuxième galeries. En 1912, la décoration du foyer situé au 1erétage est confiée à une classe de l’École d’Art dont fait partie Charles-Édouard Jeanneret, futur Le Corbusier (décor partiellement détruit en 1966). Bâtie pour accueillir les concerts (1953-55), la Salle de Musique de 1200 places est accolée au bâtiment. L’entrée donne désormais sur l’avenue. En 1966, annexe ajoutée à l’arrière du théâtre où sont installées les loges. En 1966, la salle et ses accès sont rénovés. L’entrée se fait par le hall de la Salle de Musique. La cage de scène est complètement rénovée, reçoit une nouvelle machinerie et se dote d’une fosse d’orchestre. La rénovation du bâtiment (2001-03), dirigée par l’architecte Pierre Minder, restaure le café et la façade dans leur état de 1875, le foyer dans celui de 1912. Les loges sont déplacées dans l’aile ouest, ce qui permet de créer une arrière-scène. La machinerie est entièrement renouvelée et le bâtiment se dote d’un ascenseur pour le public et d’un monte-charge. Dimensions de la scène: l’ouverture du cadre de scène est de 7 m. 29 et la hauteur du cadre à 5 m. 50. L’ouverture mur à mur est de 15 m. 86, la profondeur de 8 m. 22. Une fosse d’orchestre peut accueillir 25 musiciens, avec podium mobile de 7 m. 20 sur 2 m.

Bibliographie

  • Cent ans de théâtre à La Chaux-de-Fonds, La Chaux-de-Fonds, 1939.
  • Inauguration du T. rénové, La Chaux-de-Fonds, 1966.
  • Sylviane Musy-Ramseyer et al., La Chaux-de-Fonds. Les 150 ans du théâtre, La Chaux-de-Fonds, 1987.
  • Musica-Théâtre (sous la responsabilité de), "Synthèse sur l’état de l’étude pour la restauration du théâtre", La Chaux-de-Fonds, 1992.
  • Yvonne Tissot, Le T. une bonbonnière révolutionnaire, Lausanne/Bâle, Payot/Theaterkultur, 2003.


Autrice: Yvonne Tissot



Source:

Tissot, Yvonne: Théâtre de La Chaux-de-Fonds, La Chaux-de-Fonds NE, in: Kotte, Andreas (Ed.): Dictionnaire du théâtre en Suisse, Chronos Verlag Zurich 2005, vol. 3, p. 1905–1906, voir figure p. 1906.

Normdaten

Vorlage:Normdaten