Martine Jeanneret
* 15.3.1935 Paris (F). ∞ 1962 →Lova Golovtchiner.
Après avoir suivi les cours de →Blanche Derval à Lausanne, J. débute au →Théâtre du Petit-Chêne où elle interprète Hermione dans Hélène ou la Joie de vivre d’André Roussin (1958) et Georgette dans Tu crois avoir aimé de Pierre Sabatier (1959), deux réalisations de →Marcelle de Kenzac. À la →Comédie de Genève, sous la direction d’→Édouard Nerval, elle joue ensuite les jeunes premières comme Élise dans L’Avare de Molière (1959), Vivette dans L’Arlésienne de Daudet (1959) et Henriette dans Les Femmes savantes de Molière (1960). En 1959, elle tient un rôle de soubrette dans La Seconde Surprise de l’amour mise en scène par Roger Planchon au Théâtre de la Cité de Villeurbanne (reprise en 1960/61). Elle est ensuite au →Théâtre Municipal de Lausanne (TML) une ouvrière dans Sainte Jeanne des abattoirs de →Bertolt Brecht que crée là en français →Benno Besson (8.5.1962). Dans le cadre du Théâtre Universitaire de Lausanne (TUL), elle participe avec entre autres →Lova Golovtchiner, →Samy Benjamin, →Alain Knapp et →Bernard Arczynski à Boulimie (16.11.1962), spectacle dont le titre devient l’emblème de la compagnie puis du →Théâtre Boulimie. Avec le TUL mené par Knapp, elle incarne Wou-Long dans Les Coréens de Michel Vinaver au TML (1963) et Madame Chiao dans Un jour mémorable pour le savant M. Wu de Brecht aux →Faux-Nez (1963). Elle joue dans Boulimie 64, cabaret satirique présenté dans le secteur du Port de l’Exposition nationale. Avec Boulimie, elle interprète notamment la secrétaire Miss Brigthwell dans God’s Finger (1966) et participe à Le pouvoir est au bout du fusil, et le fusil est au bout du corridor dans le réduit (1968), deux textes de Golovtchiner. Dès octobre 1969, la compagnie Boulimie aménage un espace théâtral qui, sous le nom de Théâtre Boulimie, ouvre le 24 février 1970 en présentant L’Oiseau mort, le gant et la pantoufle de Golovtchiner. Elle codirige ce lieu, où elle tient la plupart des rôles féminins, souvent pince-sans-rire et aigre-doux comme l’épouse castratrice de La Lettre de condoléances (1968) ou la femme de l’évêque dans Y a-t-il la femme d’un évêque dans la salle? (1995). Dirigée par Golovtchiner, elle est aussi, notamment, Évelyne dans L’Air du large de René de Obaldia (1971), Louise Schofield dans Le Connaisseur de Roald Dahl (1974) et la femme battue à mort dans Dieu de Woody Allen (1978), spectacle dont elle signe aussi la réalisation en collaboration avec Golovtchiner, comme pour Les Bâtisseurs d’Empire de Boris Vian (1980), Les caisses! Qu’est-ce? de Jean Bouchaud (1987), Les Monty Python à Boulimie (7.3.1989) et L’Hiver sous la table de Roland Topor (1999), entre autres. Elle monte aussi Le Tourniquet de Victor Lanoux (1978), Les Chinois de Murray Schisgal (1980), L’Échappée belle de Romain Bouteille et Henri Garcin (1982) et Une soirée d’automne de →Friedrich Dürrenmatt (1991). Dès 1977, elle conçoit les décors et les costumes des productions de Boulimie.
Auteur: Julien Barroche
Source:
Barroche, Julien: Martine Jeanneret, in: Kotte, Andreas (Ed.): Dictionnaire du théâtre en Suisse, Chronos Verlag Zurich 2005, vol. 2, p. 921–922, voir figure p. 922.