Tréteaux Libres, Genève GE

Aus Theaterlexikon - CH
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Compagnie indépendante de théâtre (1967-1971)

Après avoir créé La Pierre puis La Machine et Le Blé de →Michel Viala dans l’arrière-salle du Café de la Poste à Genève (4.3.1967), de jeunes Genevois réunis autour de Bernard Heymann, Sylviane Fioramonti et Jean-Marc Bassoli décident de former une troupe itinérante sur le modèle du Living Theatre. Ils reprennent La Machine et Le Blé à la →Maison des jeunes et de la culture (MJC) de Saint-Gervais, puis les présentent en tournée en Suisse romande, en France, au Café-théâtre de l’Absidiole, à Paris et en province, ainsi qu’en Belgique, au Festival international du théâtre étudiant de Liège (1968). Ils montent ensuite des créations collectives de théâtre d’intervention. Empruntant largement à la technique du happening, ils présentent Quo vadis? en France, à la MJC de Sedan (5.11.1968) et Requiem pour Roméo et Juliette au Théâtre de poche de Bienne des →Kulturtäter (25.10.1969). Enfin, avec Fusion, cérémonie rituelle réalisée en mars 1971 au cours d’une tournée en Grande-Bretagne, la troupe adopte une démarche théâtrale qui ne cherche plus à dénoncer la société qu’elle rejette mais à affirmer ses valeurs de partage, d’échange et d’écoute de l’autre, perdant ainsi la force brute et le caractère de scandale qu’on attendait d’eux désormais. Au printemps 1971, venant de Haute-Savoie, elle envahit le Temple désaffecté du quartier de la Servette avec l’intention de présenter à Genève ses trois spectacles. Après quelques représentations, les comédiens sont incarcérés, commencent une grève de la faim et ceux d’entre eux qui n’ont pas de passeport helvétique sont expulsés de Suisse. Après quelques batailles juridiques, ce qui reste de la troupe se retire en France et tourne un film sur leur communauté, Le Sang, avec le cinéaste Jean-Daniel Pollet, comme une réponse aux violences qui leur ont été faites. Paradoxalement, l’exercice fait aussi éclater leurs contradictions et mène à la dissolution de ce groupe dont la trajectoire brève reste emblématique de l’époque par sa radicalité.

Bibliographie

  • Anne-Catherine Sutermeister, Sous les pavés, la scène, Bâle-Lausanne, 2000.


Autrice: Anne-Catherine Sutermeister



Source:

Sutermeister, Anne-Catherine: Tréteaux Libres, Genève GE, in: Kotte, Andreas (Ed.): Dictionnaire du théâtre en Suisse, Chronos Verlag Zurich 2005, vol. 3, p. 1966.