Roger Jendly
* 8.3.1938 Fribourg. Frère de Max J., musicien. ∞ 1964 →Michèle Gleizer, comédienne.
Après une formation au cours René Simon à Paris (1959-61), J. fait partie durant une décennie de la troupe du →Théâtre Populaire Romand (1962-71). Dirigé par →Charles Joris, il interprète volontiers des personnages dans la fleur de l’âge et haut en couleur comme le baron Touzenbach dans Les Trois Sœurs de Tchekhov (1965), le Marquis dans Le Legs et Maître Blaise dans L’Épreuve de Marivaux (1965), ou Sganarelle dans Don Juan de Molière (1965). Il joue aussi notamment Galy Gay au centre d’Homme pour homme de →Bertolt Brecht (1968). Ensuite, au →Théâtre de Carouge-Atelier de Genève, il est un interprète remarqué du rôle-titre dans Baal de Brecht mis en scène par →François Rochaix (20.6.1972), qui le dirige aussi dans Le Bourgeois Schippel de Carl Sternheim, où il joue Andreas Wolke (22.1.1974). Il mène une fructueuse collaboration avec le metteur en scène →André Steiger, qui l’engage en 1972 dans Beaumarchais an I, ça ira! au →Centre Dramatique de Lausanne (CDL), puis dans Hamlet de Shakespeare à la →Comédie de Genève, où il tient le rôle de Guildenstern (1974). Sous la direction de Steiger, il participe au CDL à la création de Pour un dollar d’opéra de →Bernard Bengloan (21.10.1975) et à la première réalisation en français de Travesties de Tom Stoppard, sous les traits de Tristan Tzara (13.10.1977); il tient les rôles-titres dans Volpone ou le Renard de Ben Jonson (1979) et dans Schweyk dans la Deuxième Guerre mondiale de Brecht (1982), jouant aussi le Général Lonségur dans Victor ou les Enfants au pouvoir de Roger Vitrac (1981) et Ménélas dans l’opéra bouffe d’Offenbach La Belle Hélène (1983). Il est par ailleurs Engstrand dans Les Revenants d’Ibsen à la →Comédie de Genève (1987) et le Conférencier dans Les Méfaits du théâtre, one man show de Jean Charles inspiré par Tchekhov, à l’→Octogone de Pully (12.3.1987). Au CDL pour →Michel Soutter, il interprète Roger dans la création en français de Triptyque de →Max Frisch (9.10.1979) et pour →Martine Paschoud, il tient le rôle principal dans La Moscheta de Ruzzante (1980). À Genève, il a le rôle-titre dans Hamlet de Shakespeare dirigé par →Benno Besson à la Comédie (1983), et joue Quichotte dans Le Quichotte, chevalier d’errance de Serge Ganzl réalisé par →Michel Grobéty au Bois de la Bâtie (1984/85). Depuis 1987, poursuivant sa carrière théâtrale en France, il est notamment Lucien Petypon dans La Dame de chez Maxim de Feydeau que met en scène Alain Françon au Théâtre du 8e, à Lyon (1991) et, dirigé par Jorge Lavelli au Théâtre national de la Colline à Paris, il crée en français le rôle de Shlomo Herzl dans Mein Kampf (farce) de George Tabori (18.5.1993). On le retrouve au →Théâtre Vidy-Lausanne avec un solo, Le Banc de touche de →Jacques Probst mis en scène par →Joël Jouanneau (25.2.1992), et Benno Besson le fait jouer Orgon dans Le Tartuffe (1995/96) et Sganarelle dans L’École des maris (1997), de Molière. À Vidy en duo avec Serge Merlin, il est Estragon dans En attendant Godot de Beckett mis en scène par →Luc Bondy (1999), et Bela dans Abel et Bela de →Robert Pinget, spectacle signé par Jean-Michel Meyer (2001). Interprète d’une cinquantaine de rôles au cinéma et à la télévision, il a notamment joué pour Alain Tanner dans Le Retour d’Afrique (1972) et tient le rôle de Roger dans Le Milieu du monde (1974), de Marcel le paysan poète, père de Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000 (1976), et d’un autre Marcel encore dans La Femme de Rose Hill (1989). Pour Michel Soutter, il est notamment Jean Vallée dans Repérages (1977) et interprète le premier rôle masculin dans Adam et Ève d’après →Charles Ferdinand Ramuz (1983). Il joue aussi dans Sauve qui peut (la vie) de Jean-Luc Godard (1979). Pour Michel Piccoli, il est Loulou dans Alors, voilà (1997) et Gilles dans La Plage noire (2001). Il incarne Décosterd dans La Beauté sur la terre que réalise Antoine Plantevin d’après →Charles Ferdinand Ramuz (2001). Il collabore avec le réalisateur de télévision Yvan Butler, jouant Simon dans Le Cimetière des Durs (1987) et Louis dans Newsman (2002). Il reçoit le prix de la Fête du Comédien au →Théâtre du Grütli en 2004.
Autrice: Françoise Dubor
Source:
Dubor, Françoise: Roger Jendly, in: Kotte, Andreas (Ed.): Dictionnaire du théâtre en Suisse, Chronos Verlag Zurich 2005, vol. 2, p. 924–926, voir figure p. 925.