Jacques Béranger

Aus Theaterlexikon - CH
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*  18.1.1896 Mézières VD, † 21.2.1975 Lausanne VD. ∞ Lucy Berthrand, soprano. Fils d’Émile B., pasteur à Mézières et actif soutien des débuts du →Théâtre du Jorat, Mézières VD.

B. joue enfant pour →René Morax, à l’œuvre duquel il reste durablement lié: notamment, il est à l’âge de 12 ans Samuel dans La Dîme (1908), puis le Page dans Aliénor (1910). Après la fin de ses études à l’Université de Lausanne, où il suit une filière commerciale, il travaille à Berne, à la Police fédérale des étrangers (1919/20), puis à Paris, dans une banque. Il est ensuite engagé comme administrateur de tournées théâtrales par Jean Hervé, acteur avec lequel il collabore aussi à la production et à la réalisation du film Le Pauvre Village (1921). Il réalise lui-même plus tard La Croix du Cervin (1922) et Jeux d’hiver (1923). Il dirige ensuite La Revue suisse du cinéma (1923/24) et produit notamment le premier Ciné-Journal suisse (1923). En 1926/27, associé à l’imprésario milanais Settimo Indelicato, il propose au Théâtre de Lausanne des galas d’opéra italien dont le succès constitue le premier pas d’une longue carrière à la tête de la principale scène lausannoise, rebaptisée →Théâtre Municipal de Lausanne (TML) après les transformations de 1932. Nommé directeur des saisons lyriques dès 1928, il prend aussi en main les saisons de comédie, après une brève codirection avec la comédienne Jane Raymond (1928/29), puis avec le directeur de la Comédie de Genève →Ernest Fournier (1929-31). Sous sa direction, le TLM continue de présenter principalement des reprises de succès parisiens et laisse beaucoup moins de place que d’autres scènes romandes aux créations; parmi celles-ci, on ne retient guère que Le Pendu conduit le bal de →Rodo Mahert (22.11.1932), L’Enjeu de Vincent Vincent et Maurice Porta (27.11.1932) ou 6e étage d’→Alfred Gehri (11.3.1937), mises en scène par →Jean Mauclair, ainsi que la réalisation de plusieurs œuvres de René Morax, dont Catherine de Sienne présentée par B. lui-même (14.11.1940). Il reprend aussi la formule de la Revue annuelle à grand spectacle (1928/29, 1936-59), bénéficiant de la fermeture du Kursaal de Lausanne qui s’en était fait une spécialité. Entretenant des relations solides avec la France, y compris pendant l’Occupation, il devient après la Deuxième Guerre mondiale, le secrétaire suisse des tournées Karsenty et supprime dès 1945 la troupe permanente attachée au TML durant la saison dramatique. Il mène surtout une politique largement favorable aux têtes d’affiche et dès lors à l’importation de spectacles, qui ne s’achève qu’avec son éviction du poste de directeur du TML, et la nomination de →Charles Apothéloz (1959). Il signe par ailleurs une dizaine de réalisations au Théâtre du Jorat, principalement des textes de René Morax qu’il met en scène en collaboration avec l’auteur, comme pour La Belle de Moudon (30.5.1931), La Terre et l’Eau (10.6.1933), Tell (1935), La Servante d’Évolène (29.5.1937, 1939, 1956), Charles le Téméraire (27.5.1944) et Aliénor (1965). Il règle aussi les mises en scène de plusieurs grands spectacles patriotiques, comme le festival Mon pays de Paul Bondallaz et →Joseph Bovet, qu’il dirige avec Jo Baeriswyl, à l’occasion du Tir fédéral de Fribourg (juillet 1954). Il est membre du comité artistique de la →Fête des Vignerons de Vevey (1953-55). Il a laissé une autobiographie: Une vie de théâtre (Bienne, 1964).



Auteurs: Jorge Gajardo Muñoz / Joël Aguet



Source:

Muñoz, Jorge Gajardo/Aguet, Joël: Jacques Béranger, in: Kotte, Andreas (Ed.): Dictionnaire du théâtre en Suisse, Chronos Verlag Zurich 2005, vol. 1, p. 160.