Théâtre Vidy-Lausanne, Lausanne VD

Aus Theaterlexikon - CH
Zur Navigation springen Zur Suche springen

Lieu de production et d’accueil

Construit selon les plans de Max Bill pour l’Exposition nationale suisse de 1964 (Expo 64) sur des terrains gagnés sur le lac et prêtés par la Ville de Lausanne, le théâtre fait partie d’un ensemble architectural intitulé Art de vivre qui ne devait durer que le temps de l’exposition. Il accueille durant l’Expo 64 une quarantaine de spectacles suisses, amateurs et professionnels, dont les créations de La Révolution de Davel de →Gérard Valbert réalisé par →Alain Knapp (13.5.1964), de L’Œuf de coq de →Jacques Guhl monté par →Armand Abplanalp (29.8.1964) et d’Hercule et les écuries d’Augias de →Friedrich Dürrenmatt mis en scène par →Charles Apothéloz (24.10.1964). Après une campagne de presse appuyée notamment par la Guilde du Théâtre, organisme au service du public que mènent Liliane et René Favre, la Ville de Lausanne accorde les crédits nécessaires au rachat et à la réfection du théâtre et de ses annexes. Dès 1965, le lieu accueille les bureaux administratifs du Centre Dramatique Romand (CDR). Il sert de salle de répétition pour les spectacles du CDR présentés au →Théâtre Municipal de Lausanne (TML) dont Apothéloz est directeur du département dramatique. Séparant juridiquement le centre dramatique du TML, Apothéloz fonde en 1969 l’éphémère Centre Dramatique de Vidy qui devient en 1971 le Centre Dramatique de Lausanne (CDL). Constitué sous la forme d’une association agréée par la Ville de Lausanne, le CDL s’installe définitivement dès 1972 à Vidy, tout en gardant l’administration du Cabaret-Théâtre des →Faux-Nez, en ville, jusqu’en 1989. La salle de Vidy est à nouveau ouverte au public le 18 avril 1972, avec Orlando Curioso spectacle clownesque mené par les Colombaioni. Le lieu propose dès lors une douzaine de spectacles par saison, dont cinq productions et six ou sept accueils ou échanges avec d’autres théâtres romands comme le →Théâtre de Carouge-Atelier de Genève, la →Comédie de Genève ou le →Théâtre Populaire Romand (1972-75); il développe aussi un travail d’animation en direction du jeune public. En 1975, →Franck Jotterand succède à Apothéloz à la tête du CDL. Sous sa direction, les programmes offrent quelques auteurs du répertoire romand contemporain, dont →Bernard Bengloan et →Louis Gaulis, des échanges avec d’autres institutions théâtrales suisses et poursuit le travail de production avec des metteurs en scène comme →André Steiger, →Martine Paschoud, →Philippe Mentha, →Angelo Corti, offrant aussi le plateau à →Michel Grobéty, →Pierre Bauer, →Michel Soutter. Il accueille par ailleurs les réalisations de metteurs en scène français comme Antoine Vitez ou Marcel Maréchal, et des troupes venues des États-Unis en Europe. En 1976, Jotterand ouvre la Passerelle, petite salle du CDL où s’organisent des rencontres, lectures, puis de petites formes théâtrales ou expérimentales. Après l’accident de Jotterand, →Pierre Bauer, secrétaire général, et →Jacques Bert, responsable technique, assurent la direction intérimaire (1981-83) avant de prendre la tête du CDL (1983-89). Dès 1983, l’institution est placée sous la responsabilité d’une Fondation pour l’art dramatique. Les nouveaux directeurs poursuivent la politique d’ouverture de Jotterand et développent notamment des collaborations avec Henri Ronse et le Théâtre National de Belgique (1985-89). La Passerelle accueille les spectacles de metteurs en scène indépendants lausannois comme →Jean-Gabriel Chobaz, →Jacques Roman ou →Gianni Schneider. Les subventions plafonnant alors, le nombre de productions ne peut être maintenu qu’avec le jeu de quelques coproductions. De façon régulière, le CDL produit aussi une réalisation d’été, de plein air, pour le →Festival de la Cité. Nommé dans le courant de 1988, →Matthias Langhoff prend la tête du CDL en été 1989, nommé dès lors Théâtre Vidy-Lausanne. Immédiatement doublées et bientôt triplées les nouvelles subventions doivent permettre à Langhoff de mener une politique de production ambitieuse, et peu à peu de réunir une troupe de comédiens. Il supprime le système d’abonnement au profit d’une carte de réduction sur les spectacles, et s’allie avec le →Théâtre Kléber-Méleau pour présenter un programme encore étoffé. Il présente une saison en rupture qui, outre ses propres mises en scène, fait essentiellement appel à des créateurs européens comme →Benno Besson, Peter Zadek, et quelques Français comme →Jean-Louis Hourdin ou encore le Belge Philippe Sireuil. En 1990, il appelle pour le seconder administrativement →René Gonzalez, qui dès 1991 prend seul la direction de Vidy. Grâce à l’installation d’un chapiteau à côté du théâtre (1992), de collaborations avec la salle du Métropole, Gonzalez propose une vingtaine de spectacles par saison. Il poursuit à Vidy des collaborations théâtrales avec notamment →Joël Jouanneau, Jacques Lassalle, Bob Wilson et programme aussi régulièrement Benno Besson, →Luc Bondy, →Omar Porras et Peter Brook. Aspirant à des horizons au-delà de la francophonie, le Théâtre de Vidy se donne en 1993 le label d’Espace théâtral européen (E.T.E.) et développe des collaborations avec le monde germanophone. En 1996, une salle de répétition contiguë est construite et inaugurée qui sert ensuite parfois de salle d’exposition ou de représentation. Le théâtre a développé d’importants réseaux de coproductions et de tournées, en Europe et au Japon.

Données techniques

adresse, av. Jaques-Dalcroze 5. 1° Inauguré le jour de l’ouverture de l’Exposition nationale (30.4.1964), le lieu ne comprend à l’origine qu’une seule salle dont le cadre de scène mesure 13 m. 90 d’ouverture et 5 m. 90 de hauteur. La scène a initialement une profondeur de 9 m. et une hauteur sous les cintres de 14 m. 70, des dégagements latéraux, des dessous de scène, une avant-scène mobile de 1 m. 20 ou 2 m. 40. La jauge de la salle est de 386 places. Le bâtiment connaît de nombreuses réfections mineures jusqu’en 1986 où de profondes modifications sont apportées, dont l’installation d’un étage intermédiaire pour une salle de répétition et des ateliers techniques, mais l’aspect extérieur du théâtre n’est pas modifié. Le nom de Charles Apothéloz est donné à cette grande salle le 13 juin 1983. En 1986, la profondeur de la scène est augmentée, passant à 16 m. 30. 2° La Passerelle, inaugurée en novembre 1976, est construite en dur à l’intérieur de l’enveloppe d’origine comme espace modulable de 9 m. 50 sur 14 m. 50, tirant son nom d’une passerelle technique qui entoure l’espace à 4 m. 30 du sol. L’installation de gradins fixe ensuite les dimentions de la scène, sans dégagements latéraux ni dessous, à une ouverture de 9 m. 30 sur 8 m. 20 de profondeur. La hauteur sous le cintre fixe est de 6 m. La jauge qui pouvait atteindre 140 places est actuellement de 98 places. 3° Dès 1992, un chapiteau avec deux mâts centraux offre une salle supplémentaire. Ses dimensions sont de 23 m. 30 sur 17 m. 30. La hauteur minimale est de 2 m. 65 et sa jauge est de 148 places. La salle de répétition construite en 1996 a une surface de 25 m. sur 9 m. 75 et une hauteur sous le gril fixe de 8 m.

Bibliographie

  • Joël Aguet, Charles Apothéloz. Cris et écrits, Lausanne, 1990.
  • René Zahnd, Théâtre Vidy-Lausanne. Un théâtre au bord de l’eau, t. 1 (1989-94), t. 2 (1994-99), t. 3 (1999-2004), Lausanne, 1994, 2000, 2004.


Auteur: François Marin



Source:

Marin, François: Théâtre Vidy-Lausanne, Lausanne VD, in: Kotte, Andreas (Ed.): Dictionnaire du théâtre en Suisse, Chronos Verlag Zurich 2005, vol. 3, p. 1936–1937, voir figure p. 1936.

Normdaten

Vorlage:Normdaten